— Publié le 11 juillet 2023

Le cas Semenya devant la Cour européenne des droits de l’homme

Athlétisme

Jour J pour Caster Semenya. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) doit se prononcer, ce mardi 11 juillet, sur la requête qu’elle a déposée en Suisse, où la justice avait confirmé en août 2020 qu’elle devait prendre un traitement hormonal pour s’aligner sur sa distance du 800 m. Les avocats de l’athlète sud-africaine, double championne olympique, estiment que le tribunal suisse a « manqué à ses obligations de la protéger contre la violation de ses droits en vertu de la Convention européenne des droits de l’homme ». Dans son dossier, Caster Semenya invoque notamment cinq articles de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme, relatifs à l’interdiction des traitements inhumains ou dégradants, au droit au respect de la vie privée, à l’interdiction de la discrimination, au droit à un procès équitable, et enfin au droit à un recours effectif. La Sud-africaine, en guerre avec World Athletics depuis plusieurs années, a déjà perdu plusieurs recours. En août 2020, notamment, la Cour suprême suisse a confirmé, au nom de « l’équité sportive », une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) validant la réglementation de World Athletics sur les athlètes hyperandrogènes. En 2019, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU lui avait apporté un soutien unanime et désapprouvé la réglementation de World Athletics. Mais le Tribunal fédéral de Lausanne a ensuite fait prévaloir « l’équité des compétitions », au motif qu’un taux de testostérone comparable à celui des hommes confère aux athlètes féminines « un avantage insurmontable ».