— Publié le 12 octobre 2020

Frankie Fredericks jette un pavé dans la mare

CIO

Il avait disparu des radars depuis le printemps 2017, mais Frankie Fredericks vient de ressurgir dans l’actualité du mouvement olympique. L’ancien sprinteur namibien a assuré au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung que le CIO lui avait fortement conseillé de ne pas se rendre en France à la demande de la justice pour être entendu dans l’enquête sur les soupçons de corruption de Lamine Diack. Suspendu par le CIO et World Athletics, Frankie Fredericks est lui-même soupçonné d’avoir reçu un versement de 299.300 dollars de la part de Papa Massata Diack, en 2009, lorsque Rio de Janeiro a obtenu le droit d’organiser les Jeux d’été en 2016. Le Namibien était alors le scrutateur du vote des membres du CIO. Selon lui, Thomas Bach et le directeur général du CIO l’aurait appelé lorsque cette affaire de paiement est sortie dans les médias, en mars 2017, pour lui annoncer que Pâquerette Girard-Zappelli, la directrice du département de l’éthique de l’instance olympique, allait le contacter. Le contact en question aurait pris la forme d’un sms, où Pâquerette Girard-Zappelli lui aurait signifié qu’il serait « plus prudent de ne pas se rendre en France ». Le sms aurait ensuite été suivi d’un échange téléphonique, au cours duquel Pâquerette Girard-Zappelli aurait fait comprendre à Frankie Fredericks qu’elle s’exprimait au nom de Thomas Bach. En réponse aux affirmations de l’ex sprinteur, le CIO a nié toute tentative de freiner le travail de la  justice française. L’instance explique que le conseil donné par Pâquerette Girard-Zappelli était justifié par la fonction de Frankie Fredericks de président de la commission d’évaluation des Jeux d’été en 2024. Une position jugée par le CIO peu compatible avec l’instruction menée en France. Le CIO assure n’avoir jamais demandé à Frankie Fredericks de se soustraire à l’enquête, mais seulement lui avoir conseillé de ne plus se préparer à venir en Europe dans le cadre de son rôle de président de la commission d’évaluation des Jeux de 2024. Peu de temps après, le Namibien a démissionné de cette commission d’évaluation, où il a été remplacé par Patrick Baumann. Il a ensuite été suspendu par le CIO et par World Athletics.