— Publié le 21 octobre 2025

L'aviron à fond dans le monde du virtuel

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Son ancienneté dans le décor olympique, marquée par une présence continue aux Jeux depuis l’édition 1900 à Paris, en fait l’un des historiques du mouvement. Mais l’aviron préfère tourner ses regards vers l’avenir plutôt que contempler son passé. Avec une idée fixe : la diversité des pratiques. Et, par extension, celle des pratiquants.

Illustration de cette volonté : la présence de deux représentants de World Rowing au smartcities & sport Summit, à Séoul, lors d’une session consacrée à l’eSport. Juliette Duchemin, manager de l’aviron indoor, et Filip Ljubicic, le président de la commission dédiée à cette pratique en salle, ont longuement pris la parole depuis le siège de World Rowing à Lausanne. Ils ont détaillé la stratégie d’une fédération internationale déterminée à démontrer que l’aviron est désormais, pour reprendre une expression de Filip Ljubicic, « bien plus que s’assoir dans un bateau et se mettre à l’eau ».

Toucher tous les niveaux, y compris le grand public

L’aviron était déjà à l’affiche de la première édition des Jeux mondiaux urbains, à Budapest en 2019, via une compétition d’ergomètre. Depuis, le président de World Rowing, Jean-Christophe Rolland, réélu le mois dernier pour un quatrième mandat de quatre ans, a accéléré le pas. Objectif : séduire et impliquer les nouvelles générations.

Comment ? Réponses multiples. Première piste, la plus immédiate : l’aviron indoor. Un incontournable de la discipline, présent depuis toujours dans les clubs du monde entier, comme une alternative à la pratique sur l’eau. A l’heure du virtuel, World Rowing en a fait un axe majeur de sa politique de développement. Paris a accueilli en 2020 les premiers Championnats du monde d’aviron indoor.

« Un laboratoire, explique Juliette Duchemin, pour toucher tous les niveaux de pratique, depuis la base jusqu’à l’élite. » Un succès. La dernière édition, organisée en février 2025, a rassemblé plus de 1400 participants dans 73 pays un peu partout dans le monde. Avantage : un accès facilité par la formule de la compétition. « Il est possible de participer dans son garage, son club, ou dans des arenas avec écrans géants et plus d’une centaine d’ergomètres », détaille Juliette Duchemin.

Confortée par la réussite et les promesses des championnats du monde indoor, World Rowing a poussé plus loin le curseur. Sa nouvelle initiative : les Virtual Series. Lancée cette année, entre le 1er juin et le 30 septembre, elle met au défi sur des tests à l’ergomètre, au rythme d’une épreuve par mois, les rameurs de tous les niveaux et dans toutes les catégories, depuis les moins de 17 ans jusqu’aux Masters de 80 ans et plus. Au terme de chacun des quatre défis, les compétiteurs enregistrent en ligne leurs performances. Un classement est établi pour chacune des catégories, évolutif tout au long des quatre mois des Virtual Series jusqu’au palmarès final. Objectif de l’instance : créer et développer une communauté mondiale de l’aviron indoor.

Autre nouveauté : World Rowing Super60. Ouverte au grand public, cette compétition se déroule sur le format unique de 60 secondes. Très sport-santé. Accessible, donc. La première édition a été lancée cette année dans le cadre du Singapore Urban Sports + Fitness Festival. La grande finale se tiendra les 29 et 30 novembre 2025 au Singapore EXPO, dans le cadre des célébrations du 60e anniversaire de l’indépendance du pays d’Asie du Sud-est.

La suite ? World Rowing l’imagine déjà à traits précis. Juliette Duchemin et Filip Ljubicic l’ont expliqué à l’occasion du smartcities & sport Summit ce mardi : l’instance se penche sur l’attribution des Championnats du monde en 2026, 2027 et 2028, et elle prépare les séries qualificatives d’eSport. Elle travaille aussi main dans la main avec les acteurs privés du marché à la création de produits digitaux, une priorité de sa stratégie virtuelle.