
Le rêve du Paraguay prend forme. Vendredi, l’Assemblée générale extraordinaire de Panam Sports a attribué l’organisation des Jeux panaméricains 2031 à Asunción. En compétition avec le binôme brésilien Rio de Janeiro – Niteroi, la capitale paraguayenne a remporté la mise avec 28 voix, contre 24. Une victoire étriquée, précieuse dans le parcours du pays, et très forte symboliquement.
David contre Goliath
Camilo Pérez López Moreira, président du Comité olympique paraguayen et membre du CIO, a vu bien plus qu’une simple victoire dans la décision rendue par Panam Sports. « C’est un jour qui restera à jamais gravé dans l’histoire du sport paraguayen, a-t-il déclaré. Nous avons montré que les petits pays peuvent aussi rêver grand et transformer ces rêves en réalité. (…) Je sais qu’il est parfois difficile d’appuyer sur le bouton pour soutenir David, cela demande un peu plus d’efforts. Nous voulons toujours assurer en nous rangeant du côté Goliath. C’est pourquoi je suis très heureux. » Dans la peau de Goliath, le Brésil apportait en effet plus de garanties : une expérience éprouvée dans l’organisation de grands événements, à l’image de la Coupe du monde 2014 ou de Rio 2016, et bon nombre d’infrastructures héritées des derniers Jeux olympiques et paralympiques.
Fin septembre, lors de la visite de la commission d’évaluation, le président de Panam Sports, Neven Ilic, rappelait sa feuille de route : « Nous voulons d’abord nous assurer que les Jeux pourront se dérouler dans les meilleures conditions et que les plus hautes instances offrent toutes les garanties nécessaires à leur bon déroulement. Ceux-ci doivent être bien organisés et les athlètes doivent se sentir à l’aise et pouvoir concourir dans des installations de bonne qualité. Le plus important est que les athlètes sentent qu’ils peuvent venir et concourir dans les meilleures conditions et que nous puissions leur offrir toutes les garanties nécessaires. » La victoire de l’outsider paraguayen, un pays d’à peine 7 millions d’habitants, n’est pas à prendre à la légère dans ce contexte. La détermination de ses responsables, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, a certainement pesé lourd dans la balance.

« Une nation qui croit au sport »
Pleinement engagé dans cette ambition sportive, le président de la République, Santiago Peña, a rapidement réagi à cette attribution : « Aujourd’hui, le Paraguay entre une nouvelle fois dans l’histoire. L’organisation des Jeux panaméricains de 2031 est la reconnaissance des efforts de toute une nation qui croit au sport comme moteur du développement, de l’éducation et de l’unité. Ces Jeux seront l’occasion de montrer au monde un Paraguay moderne, vert, jeune et engagé envers son peuple. » Asunción a accueilli les Jeux panaméricains Juniors cet été, une étape cruciale dans son ascension. La capitale bénéficie désormais d’un centre aquatique flambant neuf, et ses infrastructures s’étofferont encore d’ici 2031 avec un stade d’athlétisme et une nouvelle arène au sein du Parc olympique.
« Le Paraguay a déjà démontré ses capacités, sa passion et son hospitalité lors des Jeux panaméricains Juniors. En 2031, toutes les Amériques se sentiront à nouveau chez elles à Asunción », promet la directrice générale adjointe du Comité pour les grands événements au Paraguay, Larissa Schaerer. Camilo Pérez López Moreira a quant à lui assuré que ces Jeux panaméricains seront « un héritage pour toutes les Amériques : des Jeux conçus pour les athlètes, durables, inclusifs et profondément humains ». Cette victoire obtenue face à Rio-Niteroi envoie aussi un signal de confiance en vue des autres événements que lorgne le pays, notamment les Jeux olympiques de la Jeunesse 2030 : rêver n’est pas interdit.