
L’Euro Flag Paris 2025 se poursuit jusqu’à samedi au Parc Interdépartemental des Sports de Choisy ‑ Paris Val‑de‑Marne. En marge de l’événement, le président de la Fédération internationale de football américain (IFAF) Pierre Trochet s’est confié à Francs Jeux. Dans la deuxième partie de cet entretien, il évoque le développement global de son sport, avec un optimisme non dissimulé.
Comment la dynamique du flag football se manifeste-t-elle ? Constatez-vous davantage d’intérêt pour l’organisation des grandes compétitions par exemple ?
Oui, c’est une des manifestations les plus visibles. On a déjà une douzaine d’intentions de candidature pour les championnats continentaux 2027 et on avait trois candidatures pour les championnats du monde. La comparaison par rapport à il y a 10 ans est quasiment impossible. Ce momentum se voit au niveau des organisations mais aussi du nombre de joueurs, du nombre de fédérations qui se construisent pour rejoindre l’IFAF. On est à 74 et j’espère qu’on sera autour de 80 fin 2026. Tout se traduit en termes de tickets, de sponsors, de participation, de fédérations. C’est vraiment une période faste pour le football américain.
Avec l’intégration du flag aux Jeux olympiques, est-ce qu’un championnat du monde sera disputé en 2028 ?
On cherche des opportunités pour avoir des Mondiaux en 2028, plutôt sur la fin d’année. Si on joue en fin d’année, ça nous permet de travailler sur des partenariats dans l’hémisphère sud. On verra les candidatures mais le championnat du monde 2028 devrait avoir lieu. Est-ce que ce sera fin 2028 ou début 2029, je ne peux pas encore vous répondre.
L’Asie n’a plus organisé les Championnats du monde depuis 2006. Vous pourriez y retourner ?
Les Jeux mondiaux à Chengdu ont été un succès immense cet été. On a peut-être assisté au match de flag football le plus compétitif jamais vu, entre le Mexique et les États-Unis. La Chine a annoncé vouloir atteindre un million de nouveaux joueurs par an, ils ont un objectif de cinq millions de joueurs sur les cinq prochaines années. Il y a aussi des fédérations très fortes en Asie du Sud-Est et au Japon. On note aussi un développement très intense en ce moment dans la zone Australie-Pacifique donc forcément, on retournera en Asie.
Que représentait pour vous la concrétisation de la première édition des Championnats d’Afrique de flag football ?
On ne peut pas envisager un futur sans une compétition majeure sur tous les continents. Au-delà du tournoi, il y a les préparations en amont, les communautés qui se mobilisent, l’aspect héritage, les activités dans les écoles, une dynamique qui se crée, etc. Il était très important pour moi d’avoir cette première compétition. Le Caire a été une vraie réussite, on double quasiment la participation dans tous les pays qui sont inclus dans une compétition.
Vous disiez que l’Afrique était « votre dernière frontière ». Maintenant, toutes les barrières géographiques ont sauté ?
De fait, oui ! On a une compétition majeure sur tous les continents. On ne s’interdit pas, à terme, au regard de la croissance dans la zone, d’avoir un championnat séparé pour l’Asie et l’Océanie. Le football américain, et le flag football, est joué par plus de 20 millions de joueurs à travers 100 pays. On compte 350 millions de fans à travers le monde. Il était inconcevable de ne pas avoir une compétition en Afrique. Nos partenaires nous ont aidés, notamment la NFL et la fédération égyptienne. Je suis très heureux du résultat. On a une forme de jeu attractive pour les nouvelles générations. Tout le monde peut jouer, rêver d’être Pat Mahomes dans son jardin et de représenter son pays aux Jeux olympiques.
Quelles sont les prochaines étapes ? Intégrer le programme des JOJ en 2030 ?
Des étapes, il y en a plein ! Les JOJ, Brisbane en 2032, les Jeux continentaux… Toutes les opportunités sont bonnes à discuter et à mesurer. Même si nous ne serons pas au programme sportif à Dakar, j’imagine qu’il y aura un ballon de football américain dans les écoles via la fédération au Sénégal. C’est un process. On essaie de trouver des partenariats intéressants pour tout le monde. On ne pourra pas tout gagner, mais on essayera de gagner le plus possible.