
Bienvenue à Kaunas ! La capitale de la Lituanie accueille pour la première fois les championnats du monde de pentathlon moderne, de mardi à samedi. Le temps fort de cette année post-olympique, accentué par l’apparition de l’obstacle au programme. L’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM) y voit évidemment l’occasion de mettre un coup de projecteur sur son nouveau format, histoire de confirmer la tendance prometteuse des derniers mois.
Créer un produit de divertissement
Le président Rob Stull prêche pour sa paroisse avant le grand rendez-vous. « À l’époque où j’ai commencé à le pratiquer, ce sport durait cinq jours. Aujourd’hui, tout se déroule en une heure et demie. L’action est intense et palpitante. » Ce format, sans l’équitation, « nous donne également la possibilité d’attirer davantage de personnes vers le pentathlon, en particulier les jeunes, en transformant notre sport en un produit de divertissement digne des Jeux olympiques », assure-t-il, en promettant de continuer à innover, « tant au niveau de la présentation que du sport lui-même, afin d’attirer davantage de spectateurs vers le pentathlon, pour le bénéfice de tous ». Le président de l’UIPM avait notamment applaudi le choix de la chanson Thunderstruck d’AC/DC pour accompagner l’entrée des athlètes à Budapest au printemps. Un détail, certes, mais qui contribue à l’atmosphère et à l’expérience des pentathlètes comme des spectateurs.
Ces Championnats du monde seront « dynamiques et innovants » promet le dirigeant. « Vous découvrirez le pentathlon moderne comme vous ne l’avez jamais vu auparavant : plus audacieux, plus rapide et plus spectaculaire. La compétition phare de cette année marque un tournant pour le pentathlon. Pour la première fois, nos athlètes d’élite s’affrontent dans un nouveau format qui comprend l’élimination directe en escrime et la toute nouvelle discipline d’obstacles, en plus de la natation et du laser run. Ces changements ne sont pas seulement techniques : ils représentent une réinvention de la façon dont notre sport est perçu et vécu. »
Un tremplin commercial
En pleine révolution, le pentathlon a prouvé depuis le début de l’année qu’il avait bel et bien tourné la page de l’équitation. Il commence à atteindre un public plus jeune et « désormais, nous avons beaucoup plus de candidats pour organiser des compétitions ». Rob Stull s’attend à voir « beaucoup de nouveaux visages », de nouvelles villes, à partir de 2027, ce qui permettra à son sport de gagner encore en universalité. « Notre priorité absolue est de développer un produit commercial viable que nous pourrons marketer afin de lever des fonds réels pour le développement », explique-t-il.
En février, dans un entretien accordé à Francs Jeux, il avait justement annoncé son objectif d’établir une plateforme commerciale viable. « Le pentathlon moderne n’a jamais été pensé comme un sport de masse, mais chaque discipline, prise individuellement, l’est, soulignait-il. Je viens de passer quelques semaines en Europe, j’ai assisté à des présentations fantastiques concernant les possibilités de monétiser et de créer des revenus supplémentaires en utilisant nos cinq disciplines ensemble, ou uniquement certaines d’entre elles. Nous avons besoin d’un plus gros gâteau et de plus gros revenus pour pouvoir faire ce que nous voulons. » Les premiers Championnats du monde d’obstacle de l’UIPM, en octobre, seront un autre levier, tout comme l’eSport, pour que le pentathlon accélère sa mue, de sport de niche à phénomène populaire spectaculaire.