
Val d’Isère sera sur la carte des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030, si le plan du comité d’organisation se concrétise. Il a confirmé que la station savoyarde, grande absente de la précédente version, était officiellement intégrée dans le schéma préférentiel qui préfigure la carte des sites des Alpes françaises 2030. Une tendance que l’on devinait déjà ces derniers jours au regard du courroux manifesté par Méribel, qui se retrouverait privée d’épreuves olympiques. Malgré le coup de pression mis par le maire local, le COJOP s’est tenu à son idée lors du conseil d’administration tenu ce lundi.
Val d’Isère mettra la main à la poche
Le projet initialement présenté au CIO prévoyait de répartir le ski alpin entre Courchevel et Méribel, comme aux Championnats du monde 2023, qui avaient répondu à toutes les attentes. L’expérience de ces Mondiaux et la proximité entre les deux sites (gage d’optimisation des déplacements pour les spectateurs et les officiels) offraient des arguments convaincants. Le COJOP a cependant changé son fusil d’épaule après de longs mois de réflexion. Difficile de se passer de l’iconique Val d’Isère, place forte du ski mondial, hôte des Championnats du monde 2009 et de la Coupe du monde chaque année au mois de décembre.
« Le COJOP et toutes les parties prenantes souhaitent intégrer cette station emblématique pour sublimer les épreuves de ski alpin ; les discussions sont en cours avec la collectivité pour rendre cette intégration possible tout en maintenant l’équilibre budgétaire du projet, par des engagements clairs », précise le communiqué publié lundi soir. La station devrait mettre la main à la poche et participer à l’effort budgétaire. Les prochaines semaines permettront de définir qui fait quoi et qui paie quoi. « L’ajout de Val d’Isère, c’est minimum 25 ou 30 millions », glissait Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en avril. Le COJOP est néanmoins confiant quant aux chances de trouver des solutions pour que le surcoût potentiel ne soit pas trop impactant et que l’addition « soit acceptable », confie une source interne.
La porte toujours ouverte pour Méribel
Le COJOP estime que 80 à 90% du schéma préférentiel est désormais établi. Parmi les interrogations qui persistent, figure l’identité du site des épreuves de neige des Jeux paralympiques. La mairie des Allues a annoncé qu’elle retirait Méribel du projet, estimant que « le nouveau projet ne respecte pas l’esprit de la charte olympique », dénonçant « une aberration logistique, financière, environnementale et symbolique ». Les parties prenantes des Alpes françaises 2030, qui ont affiché un niveau d’alignement presque inédit ce lundi, ont regretté que Méribel ne donne pas suite à la proposition d’accueillir les épreuves paralympiques. Un cahier des charges sera défini pour trouver le remplaçant de Méribel – sans fermer la porte si la station change de position.
Dernier point d’interrogation : la localisation de l’ovale de vitesse, entre Heerenveen et Turin. « Un processus de sélection est lancé dans le cadre d’un appel à proposition, pour déterminer le site hôte des épreuves de patinage de vitesse », précise le COJOP. La carte des sites sera normalement dévoilée au mois de décembre, date de la commission exécutive du CIO, après de nouvelles études de faisabilité budgétaire et technique. « Avec ce schéma préférentiel abouti, et une équipe en ordre de marche pour valider définitivement chaque site d’un point de vue budgétaire et technique, le COJOP passe la vitesse supérieure », se félicite Edgar Grospiron. Sans Méribel, pour le moment.