Les Jeux olympiques et paralympiques se poseront en Amérique du Nord en 2028, puis en Océanie en 2032. L’Europe aura donc une carte à jouer pour les éditions suivantes. La règle de la rotation des continents pourrait faire le jeu de l’Asie ou du Moyen-Orient en 2036, avec la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Qatar ou l’Arabie saoudite comme candidats annoncés ou pressentis. Le tour du Vieux Continent devrait donc se présenter à nouveau pour l’édition 2040. Et certains commencent déjà à se préparer.
L’Allemagne, une bonne tête de favorite
Le succès éclatant des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 met logiquement l’eau à la bouche des voisins de la France. « Les Jeux de Paris 2024 ont prouvé qu’un tel spectacle peut être à la fois viable économiquement et promouvoir des valeurs communes et la durabilité », souligne Glenn Micallef, commissaire européen chargé du sport. « Voir l’Union européenne présente de manière visible pour la première fois était formidable », confie-t-il à Politico alors que le drapeau étoilé était présent sur tous les sites de compétition pour la première fois. Le Maltais a clairement exprimé son souhait de voir « la flamme olympique briller à nouveau sur le territoire de l’UE dès l’opportunité la plus proche ». Et qui dit Union européenne dit forcément Allemagne.
Le Comité olympique allemand (DOSB) a clairement défini son plan d’action. Le pays envisage de présenter une candidature pour les Jeux 2036, 2040 ou 2044. En sachant que l’édition 2040 marquerait les 50 ans de la réunification du pays, un clin d’œil historique qui peut peser dans la balance. Plusieurs hôtes potentiels sont sur les rangs : Hambourg, Berlin, Munich et la région Rhin-Ruhr. Le DOSB va étudier les différents dossiers d’ici le mois de septembre et prendra une décision finale en 2026. L’Allemagne n’a plus accueilli les Jeux depuis Munich 1972 et se présente avec de très sérieux arguments. À condition que les administrés valident le projet puisque le DOSB a précisé qu’il laissera aux villes/régions la possibilité de consulter la population – ce qui a pu faire obstacle à plusieurs dossiers de candidatures dans l’histoire récente du Mouvement olympique.
Madrid pour conjurer le sort, Londres pour assouvir sa faim
Les espoirs de l’Union européenne pourraient aussi reposer sur l’Espagne, qui prend son mal en patience depuis Barcelone 1992. Madrid s’est présentée pour l’attribution des Jeux de 2012, 2016 et 2020, mais sans jamais gagner. La capitale devrait tenter à nouveau sa chance pour 2040. La présidente de de la Communauté de Madrid, Isabel Díaz Ayuso, s’est montrée favorable à une candidature l’an dernier. Elle a d’ailleurs glissé que les autorités travaillaient sur le sujet. Le Foro Emprasarial, association défendant les intérêts des entreprises de la région, soutient déjà l’idée : son président Hilario Alfaro a demandé à faire preuve de « plus d’audace » et à mettre en place « de nouvelles idées », citant notamment l’organisation des Jeux parmi ses propositions. Le Comité olympique espagnol peut s’engager un peu plus maintenant que l’Assemblée élective du 28 mai a réélu Alejandro Blanco pour un sixième mandat.
Hors UE, mais toujours en Europe, Londres pourrait également venir se mêler à la lutte. Le maire Sadiq Khan a profité d’un entretien au Times pour rappeler son ambition de faire de Londres « la capitale mondiale du sport », et donc de candidater en 2040 pour que sa ville devienne la première de l’histoire à accueillir quatre fois les Jeux. Londres cumule un certain nombre d’atouts : les infrastructures sont déjà là, le savoir-faire aussi. Les coûts seraient donc réduits, et l’expérience récente de 2012 apporterait des garanties sur le bon déroulé de l’événement. Le bémol, et pas des moindres : la Grande-Bretagne a déjà été servie il y a peu, et l’organisation des Jeux doit profiter à un maximum de pays. Revenir à Londres alors que l’Allemagne patiente depuis plus d’un demi-siècle ne serait pas forcément juste. La question se posera inévitablement dans les années à venir. Une chose est sûre : l’Europe ne manquera pas de prétendants. D’autant que la Pologne et la Turquie planchent elles aussi sur une candidature.