Le rideau est tombé, dimanche 8 septembre, sur les Jeux paralympiques. Une cérémonie de clôture résolument électro, organisée au Stade de France, a tiré un trait définitif sur un événement appelé à entrer dans l’histoire.
Sept ans presque jour pour jour après la session de Lima, au cours de laquelle le CIO a attribué les Jeux à la capitale française, Paris 2024 se conjugue désormais au passé. Clap de fin.
Que faut-il en retenir ? Une formule, d’abord. Elle est du président de l’IPC, le Brésilien Andrew Parsons. « Paris 2024 est tout simplement la nouvelle référence pour les Jeux paralympiques, et cela à tous les points de vue », a-t-il suggéré dimanche 8 septembre en conférence de presse. Avant de détailler : « L’expérience des athlètes a été extraordinaire. Les athlètes ont réalisé des performances incroyables. Sur le terrain, le sport a été fantastique. »
Andrew Parsons en est convaincu : il y aura un avant et un après Paris 2024 pour le mouvement paralympique. Une nouvelle référence, à placer un cran au-dessus des Jeux de Londres 2012, longtemps authentifiés comme les plus réussis de l’histoire.
L’exploit n’est pas mince, surtout dans un pays, la France, jusque-là peu familier des disciplines et des athlètes paralympiques. Mais l’effet olympique a joué à fond. Longtemps bloquée à un million, la billetterie paralympique a décollé pendant, et surtout après, les Jeux olympiques, pour finalement atteindre un peu plus de 2,5 millions de places vendues. Une performance difficilement imaginable, même avec un excès d’optimisme.
Tony Estanguet l’a relevé à quelques heures de la cérémonie de clôture : « Nous avons vendu plus de places pour la para nation que pour la natation. Au Stade de France, la session d’athlétisme où nous avons vendu le plus de billets a été pour les Jeux paralympiques. » Bluffant.
Le Club France, conservé en l’état pour les Jeux paralympiques, à la Villette, a enregistré la visite de plus de 100.000 personnes. « C’est complètement fou », reconnaît Tony Estanguet. Le président du COJO rappelle également que plus de 250.000 enfants ont été invités par les pouvoirs publics à assister aux compétitions paralympiques. Dans le même temps, l’initiative des mini-clubs a permis de suivre les épreuves dans plusieurs centaines d’écoles un peu partout en France.
Le COJO Paris 2024 a fait ses comptes : 12,1 millions de billets ont été écoulés pour les deux événements cumulés, olympique et paralympique. Un record. La performance de Londres 2012 – 11 millions de places – est renvoyée dans les oubliettes de l’histoire.
La raison ? Andrew Parsons et Tony Estanguet s’accordent pour attribuer aux athlètes le crédit de la réussite des Jeux de Paris 2024. Le Brésilien insiste : « Moins de records du monde ont été battus à Paris que lors des éditions précédentes, mais j’y vois un signe positif. Cela prouve que le niveau des compétitions ne cesse de monter. Battre un record n’a jamais été aussi difficile. Les épreuves sont de plus en plus compétitives. »
Pour le président du COJO, les performances des athlètes expliquent au moins autant que la qualité des sites, la présentation des épreuves, ou encore la musique, l’ambiance souvent enflammée des compétitions paralympiques. « Les athlètes ont élevé le niveau des performances à des hauteurs uniques », souligne le Français.
A la question de l’impact, ce sacro-saint héritage désormais élevé au rang de priorité dans le mouvement sportif, Andrew Parsons veut bien jurer que la France ne sera plus tout à fait comme avant. Elle sera transformée. En mieux. « Ce pays est plus accessible et plus inclusif que jamais, et ce grâce aux Jeux paralympiques, assure le Brésilien. C’est tout simplement incroyable. »
Le président de l’IPC se projette déjà sur la suite. Les prochains Jeux paralympiques, dans quatre ans à Los Angeles. Andrew Parsons les imagine grandioses, dans un pays et un Etat où le sport apprécie tant la démesure. Mais le défi ne sera pas mince.
« La réussite de Paris 2024 nous donne une grande confiance pour Los Angeles 2028, a-t-il confié devant les médias. Je l’ai déjà dit, nous voulons faire une percée en Amérique. Nous ne sommes pas là où nous voulons être aux États-Unis en ce qui concerne le mouvement paralympique. Les Jeux de Los Angeles vont nous donner l’occasion de le faire. »