— Publié le 22 mars 2024

Les Jeux du Commonwealth, OK, mais sans argent public

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Jour J pour les Jeux du Commonwealth. Leur avenir à court terme – l’édition 2026, toujours sans pays-hôte – se joue ce vendredi 22 mars à Kuala Lumpur. Les autorités malaisiennes doivent décider si le pays peut se lancer dans l’aventure, périlleuse à deux ans de l’échéance, d’organiser l’événement multisport après le retrait l’an passé de l’Etat australien du Victoria, son hôte initial.

Pour la Fédération des Jeux du Commonwealth (CGF), une réponse positive de la Malaisie et sa capitale, Kuala Lumpur, aurait les allures d’un cadeau du ciel. L’instance a même offert la somme très respectable de 100 millions de livres (128 millions de dollars) au pays d’Asie du sud-est pour accueillir les Jeux. Un beau geste. Mais aussi l’illustration de la situation critique dans lequel se trouve l’événement depuis le renoncement australien.

Mais, soyons clairs, les derniers signaux incitent peu à l’optimisme. Ils préparent même le terrain à un refus de la Malaisie de se jeter tête la première dans un projet qui pourrait lui coûter cher, et finalement lui apporter assez peu.

La ministre des sports, Hannah Yeoh, a résumé la tendance, jeudi 21 mars devant les parlementaires. Elle a expliqué, en substance, qu’il serait préférable que le pays n’organise pas les Jeux du Commonwealth en 2026 si l’accueil de l’événement imposait une dépense publique.

« Si l’argent des contribuables doit être dépensé, alors le meilleur choix à faire par le gouvernement est peut-être de ne pas accueillir l’événement », a-t-elle déclaré, avant de préciser que la décision finale appartenait au Cabinet. Hanna Yeoh a également annoncé devant le Parlement que son ministère créerait un organisme de régulation pour vérifier les comptes dans l’hypothèse où la Malaisie penche finalement pour le oui.

Le message est clair : OK pour remplacer le Victoria et organiser les Jeux avec deux ans de préparation, mais à la condition que le budget soit assuré par la subvention de la CGF, à savoir un peu moins de 130 millions de dollars.

Impossible ? A coup sûr. Certes, Kuala Lumpur a accueilli les Jeux du Commonwealth en 1998. Les installations sportives sont toujours debout. Avec un coup de peinture, elles pourraient resservir. Certes, également, le comité olympique malaisien a suggéré de réduire la voilure des Jeux en 2026, en taillant dans le programme, mais aussi en logeant les délégations à l’hôtel et en imaginant des cérémonies d’ouverture et de clôture en version minimaliste.

Il n’empêche, boucler l’organisation d’un événement multisport de la dimension des Jeux du Commonwealth ne pourrait en aucun cas être possible avec une enveloppe de 130 millions de dollars.

Face à un tel état des lieux, deux options se dégagent. La première : un renoncement de la Malaisie à accueillir les Jeux en 2026. La seconde ? Une rallonge de la Fédération des Jeux du Commonwealth, suffisante pour assurer un budget raisonnable sans un apport d’argent public.