— Publié le 21 mars 2024

Entre Moscou et le CIO, le ton monte d’un cran

Institutions Focus

La guerre des mots se poursuit entre la Russie et le CIO. Elle prend encore de la vitesse. Comme attendu, Moscou n’est pas resté sans réaction après l’annonce de la décision de la commission exécutive de l’instance olympique, mardi 19 mars, d’interdire les athlètes russes et biélorusses du défilé des délégations à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024.

Le Kremlin n’a pas retenu ses critiques. Il a même encore poussé le curseur de plusieurs crans, en riposte non seulement à l’exclusion de ses athlètes de la parade sur la Seine, mais aussi de l’accusation formulée par le CIO de « politiser le sport » avec l’organisation en septembre prochain des Jeux de l’Amitié à Moscou et Yekaterinburg.

« Ces décisions démontrent à quel point le CIO s’est éloigné de ses principes déclarés et a basculé dans le racisme et le néonazisme, a déclaré mercredi 20 mars la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Les décisions du CIO sont illégales, injustes et inacceptables. Nous sommes scandalisés par ces conditions discriminatoires sans précédent. »

Même propos sans nuance du porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, en réponse à l’annonce faite par James McLeod, le directeur des relations avec les comités nationaux olympiques et de la Solidarité olympique du CIO, de possibles sanctions contre les athlètes étrangers qui participeraient aux Jeux de l’Amitié. « C’est de l’intimidation de sportifs, a-t-il estimé. Cela sape complètement l’autorité du CIO. C’est la destruction de l’idéal de l’olympisme. »

La réaction du CIO n’a pas tardé. Mark Adams, son porte-parole, a profité de la conférence de presse de clôture de la réunion de la commission exécutive, mercredi, pour répondre aux attaques de Moscou. « Cela dépasse tout ce qui est acceptable, a-t-il suggéré devant les médias. Lier le président, sa nationalité et l’Holocauste à ce sujet tombe encore plus bas. »

Thomas Bach, de son côté, a assuré ne pas avoir eu le moindre échange avec les autorités sportives russes, preuve d’un dialogue rompu depuis plusieurs mois entre les deux camps. « Non, je n’ai pas parlé au ministre, ni à son conseiller, ni au comité national olympique », a-t-il expliqué en conférence de presse.

Pour le président du CIO, la balle est dans le camp de la Russie et de son comité olympique. « C’est très clair : tous ceux qui respectent les règles sont les bienvenus dans le mouvement olympique, a-t-il précisé. Par conséquent, à partir du moment où le ROC respecte les règles, il est le bienvenu. Et la balle est dans leur camp en ce moment. »