— Publié le 29 février 2024

A J – 148, Paris 2024 prend les clefs du village

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Certains signes ne trompent pas. Emmanuel Macron, le président de la République, poussera la porte du village des athlètes des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ce jeudi matin, 29 février. A quelques heures seulement de la remise officielle des clefs au COJO par la SOLIDEO, l’établissement public en charge de la construction des sites pérennes. C’est dire si l’évènement est d’importance.

Le chef de l’Etat sera accompagné d’un imposant cortège de ministres, d’élus, d’officiels du mouvement sportif et d’athlètes français. Sa deuxième visite présidentielle après une première déambulation en octobre 2021. A l’époque, le village en était encore à l’état de chantier. Un casque sur la tête, Emmanuel Macron avait surtout découvert les maquettes.

Le COJO Paris 2024 et la SOLIDEO ont accordé leur discours : le village des athlètes a été le plus important chantier monosite d’Europe, avec sa superficie de 330.000 m2, répartis sur les communes de Saint-Denis, Saint-Ouen et l’Ile-Saint-Denis. Sa construction a été bouclée en six ans, un délai deux à trois fois inférieur à la normale pour un ouvrage de cette ampleur. Coût total : 2 milliards d’euros, dont 646 millions d’argent public.

Résolument tourné vers la Seine, proche de deux lignes de métro (13 et 14) et de la future gare de Saint-Denis Pleyel, il se veut sans faute et sans reproche sur le plan de la durabilité, grâce à la présence d’îlots de fraîcheur, d’une utilisation massive du bois, de l’absence de climatisation, le tout pour un bilan carbone réduit de 47 %.

Sans mauvaise surprise, il est accessible à 100 %, une performance obtenue par l’installation de rames dans les espaces publics et d’une signalétique inclusive.

Quant à son héritage, il est déjà gravé dans le marbre. Après une longue phase dite de « reconversion », le village des athlètes deviendra un nouveau quartier d’habitations, de commerces et d’entreprises. Il accueillera, à partir de l’automne 2025, une population de 6000 habitants et environ autant de salariés.

Rien à dire. La copie est parfaite. Mais raconter un village olympique, c’est aussi dérouler un long chapelet de chiffres. Paris 2024 les a distribués aux médias sans retenir son geste. Pendant les Jeux olympiques, pas moins de 14.250 lits seront installés pour les 206 délégations attendues. Leur nombre sera revu à la baisse – 9.000 couchages – pour les Jeux paralympiques et leurs 182 pays.

Les 82 bâtiments résidentiels, répartis sur cinq secteurs baptisés chacun du nom d’une place de Paris (Abbesses, Fêtes, Etoile, Bastille et Dauphine), comptent un total de 7.200 chambres – 1 à 4 personnes – et 3.000 appartements – 2 à 8 résidents. Le COJO a fait fabriquer 45.000 clefs.

Laurent Michaud, le directeur du village au COJO, l’a expliqué à FrancsJeux : la répartition des bâtiments entre les pays a été faite selon le principe de la taille décroissante des délégations. La France a choisi la première, suivie par les Etats-Unis, la Chine, le Brésil… A elles seules, les 15 délégations les plus massives concentrent 75 % de la capacité du village. Les plus modestes découvriront l’attribution de leurs chambres à leur arrivée sur les lieux.

Pour la restauration, un espace principal installé dans la Cité du Cinéma affichera 3200 places assises. Un restaurant secondaire, aux dimensions plus réduites, est prévu sur l’Ile-Saint-Denis. Ils serviront 40.000 repas par jour.

Dans la zone dite « internationale« , la seule accessible aux visiteurs à la journée, la place principale proposera un salon de beauté, un café, un distributeur d’argent, un bureau de poste, un espace de détente et un centre d’information touristique. Classique. Moins habituel, trois zones de divertissement, dont l’une destinée à « déconnecter« . Un sports bar est également prévu, parrainé par Coca-Cola, mais il ne servira pas la moindre goutte d’alcool.

Grande première : le village des athlètes abritera sept sites d’entraînement, dédiés notamment à l’escrime, l’haltérophilie, le basketball, et le goalball pendant les Jeux paralympiques.

La calendrier, enfin. Le COJO doit hériter des clefs jeudi 29 mars à minuit. Une pré-ouverture, réservée aux chefs de mission, est prévue le 12 juillet, avant une ouverture aux premières délégations le 18 juillet. Le village fermera ses portes du 14 au 17 août, le temps de la transition entre les Jeux olympiques et paralympiques. Nouvelle pré-ouverture le 18 août, trois jours avant sa deuxième ouverture officielle.