— Publié le 27 novembre 2023

« Notre ambition ne s’arrêtera pas au dernier jour des Jeux »

Événements Focus

Parfait endroit pour une célébration. Pour sa dixième édition, le Smartcities & Sport Summit a choisi Paris, la ville-hôte des prochains Jeux d’été. Une forme d’évidence.

L’événement organisé par l’Union mondiale des villes olympiques s’ouvre ce mardi 28 novembre dans un hôtel de la capitale française, à un jet de pierre de la Tour Eiffel, avec un invité de marque : Thomas Bach, le président du CIO. Il se poursuivra mercredi matin dans l’un des sites des Jeux de Paris 2024, le stade Roland-Garros.

A quelques heures de la première journée, FrancsJeux a interrogé Pierre Rabadan, l’adjoint à la mairie de Paris en charge du Sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.

FrancsJeux : A moins de 250 jours de l’ouverture des Jeux olympiques, Paris est-elle prête ?

Pierre Rabadan : Non, pas encore. Les sites temporaires ne sont pas installés, les zones d’approche ne sont pas finalisées. Les travaux sont planifiés, ils vont être affinés. L’objectif est d’être prêt le 26 juillet 2024. Pas avant. Nous n’avons aucune raison d’être prêts à huit mois des Jeux. Mais nous tenons le planning qui a été fixé.

La présence des Jeux à venir reste encore très discrète dans Paris. Quand allez-vous habiller la ville aux couleurs olympiques et paralympiques ?

Il n’était pas question de le faire trop tôt. Certains partenaires des Jeux l’ont fait, le groupe bancaire BPCE notamment, qui a déjà habillé une tour aux couleurs de Paris 2024 dans le quartier de Bercy. Le ministère des Sports, également. Nous voulions attendre, ne pas démarrer trop tôt, car les éléments de décoration peuvent s’abîmer avec le temps. Mais nous allons lancer les choses dès cette semaine, en éclairant à partir de ce mardi 28 novembre la façade de l’Hôtel de Ville avec les anneaux olympiques. Puis, tout au long du mois de décembre, les mairies d’arrondissement seront habillées avec le look des Jeux. Certains bâtiments publics suivront. L’idée est de faire peu à peu monter l’atmosphère des Jeux.

Avez-vous été inspiré par l’une ou l’autre des dernières villes hôtes des Jeux pour donner à Paris une dimension olympique ?

Nous avons regardé ce qui a été fait à Londres et à Rio. Mais notre concept est différent, complètement novateur, avec des sites de compétition au coeur de la ville, dans son patrimoine historique. La place de la Concorde pour les sports urbains, les Invalides, le Trocadéro pour le tir à l’arc, le pont Alexandre III pour le triathlon et la natation en eau libre… C’est l’esprit que nous voulions donner. Nous ne nous sommes jamais écartés de cette ligne. L’héritage matériel central des Jeux sera la nouvelle Arena de la porte de la Chapelle. Elle va totalement changer l’entrée dans Paris par le nord, qui était jusque-là difficile, avec une rupture urbaine. Ce nouvel équipement et son environnement vont permettre de créer un trait d’union avec la Seine-Saint-Denis.

Les Jeux de Paris vont-ils améliorer l’offre d’équipements sportifs pour la pratique du grand public ?

Paris est une ville très dense, où le taux d’équipement par habitant n’est pas parmi les plus performants. La ville manque de mètres carrés disponibles pour construire des lieux de pratique sportive. Ca n’est pas nouveau. Les Jeux ne peuvent pas changer cette réalité. Dès que nous le pouvons, nous construisons des équipements. Deux gymnases sont construits à côté de l’Arena de la porte de la Chapelle. A Paris, les équipements sportifs sont également très utilisés. Ils s’usent vite. Les Jeux ne vont pas transformer la ville en nombre de terrains de sport, mais ils ont un impact sur leur qualité grâce un plan de rénovation.

Quel impact auront les Jeux sur la ville de Paris ?

Les Jeux ont servi d’accélérateur. Ils présentent un avantage unique : une date qui ne peut pas être repoussée. Les choses doivent être faites dans les temps. En six ans, nous avons réalisé ce qui, sans les Jeux, aurait mis 12 ou 15 ans. L’accessibilité, notamment. Mais aussi la prise en compte du dérèglement climatique.

Avez-vous été contraint, par manque de temps ou de moyens, de renoncer à des projets annoncés en phase de candidature ?

Nous aurions aimé pouvoir rendre le réseau de transports entièrement accessible. Mais nous savons depuis longtemps que ça n’était pas possible. Dans le métro, les travaux sont pharaoniques. Nous l’avons fait pour les bus. Le réseau sera 100 % accessible, un effort qui a nécessité un investissement de 10 millions d’euros sur 2023 et 2024. Nous aimerions aussi profiter des Jeux pour améliorer la qualité des transports. Le maillage est très bon, il faut maintenant que le service soit plus performant au quotidien. Mais nous n’avons jamais renoncé à notre ambition sur le concept des Jeux, malgré les difficultés : la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, l’inflation, le Moyen-Orient… Nous allons livrer les Jeux en temps et en heure, en restant dans l’enveloppe budgétaire initiale.

Une fois les Jeux terminés, Paris restera-t-elle une ville de grands événements sportifs ?

Elle l’était déjà avant les Jeux. Entre 2015 et 2024, Paris aura accueilli entre 20 et 25 grands événements internationaux. C’était notre stratégie. Nous allons la poursuivre. L’ambition ne s’arrêtera pas au dernier jour des Jeux paralympiques. Nous travaillons déjà sur 2025 et 2026, avec notamment des projets sur les championnats d’Europe de natation, sur le futsal et sur les sports électroniques. Les grands événements sportifs créent de l’attractivité, ils font naitre les vocations.