La fin d’un long bras de fer ? Pas encore. Mais sauf improbable retournement de situation, le COJO Paris 2024 pourra bientôt refermer l’épais dossier du site préliminaire du tournoi olympique de basket-ball. Avec la mention : « Réglé ».
Preuve de l’avancée des discussions et des travaux, la présence de Tony Estanguet, le président du COJO, et d’Andreas Zagklis, le secrétaire général de la Fédération internationale de basket-ball (FIBA), jeudi 2 mars à Lille, au stade Pierre-Mauroy, le site proposé pour la phase préliminaire (photo ci-dessus, de droite à gauche). Les deux hommes ont effectué une visite commune des lieux, rencontré les élus locaux et répondu aux questions des médias. A elles seules, cette rencontre et son exposition médiatique en disent long sur l’issue prochaine d’un long différend entre les deux parties.
Mais, prudence, tout n’est pas encore définitivement bouclé. Tony Estanguet et Andreas Zagklis n’ont pas utilisé le même mode pour évoquer le prochain tournoi olympique dans le nord de la France, à deux heures de route du village des athlètes. Le président du COJO s’est osé à un futur très affirmatif. L’envoyé de la FIBA a opté pour un conditionnel plus mesuré.
« Le basket et le hand se joueront à Lille en 2024, a avancé Tony Estanguet. Nous avons encore un certain nombre de travaux à mener ensemble, avec les fédérations internationales, avec les acteurs locaux, pour faire de ces deux grands moments de grands succès. Nous sommes très confiants dans notre capacité à répondre à toutes les questions dans les prochains mois ».
Le message est clair : le stade Pierre-Mauroy accueillera bien la phase de groupes du tournoi olympique de basket-ball. La question ne se pose même plus pour le COJO. Comment le pourrait-elle, alors que la première étape de la billetterie des Jeux olympiques devrait se terminer dans une dizaine de jours ? La plateforme officielle de vente des places stipule en effet que les rencontres se disputeront dans l’immense enceinte de Villeneuve d’Ascq, dans la banlieue de Lille. Impossible de reculer.
Côté FIBA, en revanche, le feu vert n’est pas encore donné. Andreas Zagklis l’a expliqué sans langue de bois, jeudi 2 mars : « Nous voulons venir ici à condition que ces sujets soient résolus. Paris 2024 a fait beaucoup de progrès ces derniers mois, nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel ».
Le bout du tunnel, donc. Mais pas encore complètement le grand jour. Pour l’instance internationale, les conditions fixées l’an passé ne sont pas encore totalement remplies. Elles concernent pour l’essentiel la climatisation du stade Pierre-Mauroy, exigée par la FIBA pour éviter les risques d’un parquet glissant et garantir la sécurité des joueurs.
Plusieurs études ont été menées depuis l’an passé, pour des configurations finales et des coûts qui se sont révélés très variables. A ce stade, le sujet ne serait pas tranché. Une réunion entre les deux parties s’est tenue en début de semaine, avant la visite à Lille de Tony Estanguet et Andreas Zagklis. Elle n’a pas permis d’aboutir à un accord.
Le différend porterait sur l’isolation de l’enceinte nordiste. Dans sa configuration olympique, le stade Pierre-Mauroy ne serait pas suffisamment hermétique. Le risque de condensation, en cas de forte chaleur en extérieur, ne serait pas écarté.
A un peu plus de 500 jours de l’ouverture des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août), ces questions très techniques ne sont plus de nature à remettre en question le choix de Lille pour la première semaine du basket-ball. Mais elles retardent le feu vert définitif de la FIBA.
Autre sujet toujours en discussion : le transport des équipes entre le village et le site de compétition. L’option envisagée un moment de TGV spéciaux est aujourd’hui écartée. Les joueurs et leur encadrement voyageront en bus. Moins rapide et plus aléatoire, aucune voie olympique n’étant prévue sur un trajet aussi long.
Face à la presse, jeudi 2 mars, Andreas Zagklis a expliqué avec beaucoup de diplomatie : « Je ne pense pas que Tony Estanguet et moi-même disions des choses différentes. Nous sommes exactement sur la même ligne. » Sûrement. Mais, à la différence du COJO, la FIBA n’est pas encore prête à abandonner complètement le mode conditionnel.