— Publié le 25 août 2022

Avec l’ACNO, le Qatar avance une nouvelle pièce

Institutions Focus

A un mois presque jour pour jour de l’ouverture du Mondial de football 2022, le Qatar avancera un nouveau pion sur l’échiquier du sport international. Un pion plus olympique. Il devrait encore renforcer la présence et l’influence de l’état du Golfe dans le mouvement sportif.

L’Association des comités nationaux olympiques (ACNO) l’a annoncé via un communiqué : un seul candidat se présentera devant les électeurs, au mois d’octobre prochain lors de l’assemblée générale à Séoul (19 au 21 octobre), pour le poste de premier vice-président. Il portera les couleurs du Qatar.

Sheikh Joaan bin Hamad Al-Thani, 36 ans (photo ci-dessus), cinquième fils de l’émir du Qatar, sera désigné premier vice-président de l’ACNO sans avoir à faire face à la moindre concurrence. A la date du 20 août, fixée par l’instance internationale comme limite pour déposer une candidature, le dirigeant qatari était le seul en lice. Son élection s’annonce comme une formalité.

En vertu des statuts de l’ACNO, il revenait aux associations continentales de présenter des candidats au poste de premier vice-président. L’Asie (OCA) l’a fait avec Sheikh Joaan bin Hamad Al-Thani. Un coup gagnant.

Les autres continents ont passé leur tour. L’Europe, notamment, où les comités nationaux olympiques (EOC) sont présidés depuis l’an passé par le Grec Spyros Capralos. L’Afrique, où l’Algérien Mustapha Berraf préside l’ACNOA, a renoncé elle aussi. Enfin, l’Amérique aurait pu jouer un rôle majeur. Le Chilien Neven Ilic, président de Panam Sports, avait laissé entendre qu’il pourrait viser la présidence de l’ACNO, avant de faire marche arrière et remiser ses ambitions.

L’Océanie ? Elle vise plus haut. Président par intérim de l’ACNO depuis 2018 et le retrait forcé de Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah, englué dans les procédures judiciaires en Suisse, le Fidjien Robin Mitchell aspire désormais à un siège plus durable. Il lui est déjà acquis. A l’image de son futur second qatari, Robin Mitchell est le seul candidat à la présidence de l’instance mondiale olympique.

Les deux hommes vivront une assemblée générale sans angoisse, au mois d’octobre à Séoul. Ils seront élus pour un mandat de quatre ans. Selon les règles en usage, l’élection du premier vice-Président aura lieu après celle du président.

Passé par l’école militaire de Saint-Cyr, en France, puis par une autre académie militaire en Caroline du Nord, Sheikh Joaan bin Hamad Al-Thani a rapidement troqué ses uniformes d’officier pour des tenues de dirigeant sportif. Et il n’a pas traîné en route.

A tout juste 20 ans, il a joué le rôle d’ambassadeur du relais de la flamme des Jeux Asiatiques 2006 à Doha.

Neuf ans plus tard, il a été élu sans le moindre suspense à la présidence du Comité olympique du Qatar. A moins de 30 ans. Il a été réélu l’an passé. Le Qatari préside également le comité d’organisation des Jeux Asiatiques 2030 à Doha.

Son élection comme premier vice-président de l’ACNO pourrait marquer une simple étape, pour Sheikh Joaan bin Hamad Al-Thani, avant de prendre plus solidement les rênes de l’organisation. Son jeune âge plaide pour lui. Robin Mitchell, de son côté, aura 80 ans en 2026 à la fin de son mandat.