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Pour les Jeux en 2030, Sapporo dit non au référendum

— Publié le 6 juin 2022

Qui pourra arrêter Sapporo ? A moins d’une année de la désignation présumée de la ville-hôte des Jeux d’hiver de 2030, annoncée pour la session du CIO en juin 2023 à Mumbai, la candidature japonaise continue de mener grand train.

Elle lève même un à un les obstacles qui auraient pu ralentir son allure, voire la précipiter dans le fossé. Le dernier en date s’annonçait de taille : un référendum. Le cauchemar de tous les comités de candidature.

L’idée d’une consultation populaire n’a pas longtemps encombré les bureaux des porteurs du projet. En mars dernier, quelques semaines après la fin des Jeux d’hiver de Pékin 2022, le maire de Sapporo a expliqué en conférence de presse qu’il n’état pas prévu d’en passer par les urnes.

Katsuhiro Akimoto avait alors suggéré que le soutien populaire exprimé par les sondages – entre 52 et 65 % d’opinions favorables – en disait assez long pour s’épargner la contrainte d’un vote. “Il n’est pas prévu d’organiser un référendum sur les Jeux olympiques et paralympiques“, avait assuré le premier élu de la ville.

Il n’empêche, l’opposition municipale a poussé en sens inverse. Le parti communiste japonais a déposé au cours des derniers jours une ordonnance pour l’organisation d’une consultation populaire. L’un de ses élus à Sapporo, Hitoshi Murakami, a expliqué que les sondages réalisés par l’équipe au pouvoir n’avaient aucune crédibilité. Organisés peu de temps après la fin des derniers Jeux d’été, ils auraient profité à fond de l’effet Tokyo 2020.

Lundi 6 juin, le conseil municipal de Sapporo a été réuni pour examiner l’ordonnance déposée par le groupe communiste. Contrôlé par le Parti libéral démocrate, également au pouvoir au niveau national, il a rejeté sans la moindre surprise l’idée d’un référendum sur la candidature aux Jeux d’hiver 2030.

L’obstacle est donc écarté. Sauf improbable retournement de situation, le projet Sapporo 2030 n’en passera pas l’épreuve d’un vote. Son principal rival, Salt Lake City, fera lui aussi l’économie d’une consultation de la population. Mais les Américains ne s’en cachent pas : ils lorgnent sur les Jeux en 2030, mais sans quitter du regard un objectif moins immédiat, l’édition 2034. Une stratégie à deux vitesses qui pourrait les desservir.

Les autres candidats ? Vancouver n’a toujours pas formellement fait acte de candidature, malgré la création d’une équipe chargée d’en étudier la faisabilité. Quant aux Espagnols des Pyrénées-Barcelone, ils en sont toujours à tenter de réconcilier les représentants des deux régions concernées, la Catalogne et l’Aragon.

Pour Sapporo, la voie semble donc très dégagée. Certes, un groupe d’activistes anti-Jeux tente de mobiliser l’opinion, assurant chiffres à l’appui que le rendez-vous olympique plongerait la ville dans le rouge, avec un coût total estimé à 12.000 euros par habitant. Ses leaders appellent à une manifestation publique dimanche 12 juin. Mais le mouvement semble manquer de souffle et d’appui.

Le CIO l’a laissé entendre le mois dernier, lors de la journée de clôture de sa 139ème session : la ville-hôte des Jeux d’hiver sera désignée en juin prochain à Mumbai. Mais Thomas Bach l’a expliqué : “La commission exécutive devrait prendre la décision concernant le dialogue ciblé lors de sa réunion du mois de décembre“. Un nom sortira. Un seul, sans doute, invité à poursuivre le dialogue et avancer sans angoisse vers la victoire. A six mois de l’échéance, Sapporo figure en tête de liste.