— Publié le 17 janvier 2022

Pour rallier les Jeux de Pékin, mieux vaut casser sa tirelire

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Un nouveau cap a été franchi en fin de semaine passée pour les Jeux d’hiver de Pékin 2022. Le compte-à-rebours est descendu pendant le week-end sous la barre des trois semaines avant la cérémonie d’ouverture. Ce lundi 17 janvier, il affiche moins 18 jours avant l’allumage de la flamme.

Dans la capitale chinoise, la bulle sanitaire a été mise en place le 4 janvier dernier, à un mois pile de l’ouverture. Alors que les premiers accrédités sont déjà arrivés – ils étaient plus d’un millier en milieu de semaine passée – la priorité du moment pour les organisateurs chinois consiste à réussir le périlleux défi des arrivées.

A l’aéroport international de Pékin, seul point d’entrée autorisé par les Chinois pour la famille olympique au sens large (athlètes, encadrement, officiels, médias…), une partie du Terminal 3 est dédiée à l’accueil des voyageurs accrédités aux Jeux. Les arrivants sont isolés des autres passagers. Ils entrent ainsi dans la bulle sanitaire dès leur sortie de l’avion. Ils n’en sortiront plus jusqu’à leur départ définitif des Jeux de Pékin.

Le défi est de taille, mais les Chinois se sont facilités la tâche en autorisant seulement les charters et les vols spéciaux, dits « temporaires », à transporter les accrédités olympiques. A bord, tous les passagers appartiennent à la famille olympique. Aucun risque, donc, de mélanger les membres des délégations, les officiels et les médias aux passagers « normaux ». Logique, les uns et les autres n’étant pas soumis aux mêmes règles d’entrée dans le pays. Certains vols d’affaires sont également autorisés, mais seulement pour le voyage aller vers la Chine.

Mieux : les Chinois ont réduit à moins d’une quinzaine le nombre d’aéroports dans le monde d’où il est possible d’embarquer pour un vol temporaire direct vers Pékin. L’Europe en compte le plus grand nombre (Paris, Zurich, Amsterdam, Moscou, Istanbul).

Conséquence : la concurrence ne joue pas entre les compagnies aériennes pour les prix des billets. Sans surprise, ils ont flambé. Il en coûte ainsi 2.900 euros pour un aller-retour Paris-Pékin dans un vol temporaire opéré par Air France en classe économique. Un record. A l’aller, seulement deux dates sont possibles avant le début des Jeux : 30 janvier et 2 février.

En Asie, Singapore Airlines facture près de 1.500 euros un Bangkok-Pékin avec une escale à Singapour, l’un des trois aéroports asiatiques (avec Hong Kong et Tokyo) autorisés par les autorités chinoises pour rejoindre Pékin en vol temporaire. En prime, il est exigé des voyageurs olympiques qu’ils passent une nuit dans un hôtel de transit, à l’aéroport de Singapour, à l’aller comme au retour, les horaires des vols ne permettant pas d’effectuer la totalité du voyage dans la même journée. Le prix de la nuit n’est pas inclut dans le billet.

Avec une telle politique tarifaire imposée par les compagnies aériennes, les Jeux d’hiver 2022 s’affichent sans concurrence comme les plus chers de l’histoire en matière de transport.

Une fois sur place, les procédures d’entrée en Chine se révèlent étonnamment fluides et rapides. Pierre Ducrey, le directeur des opérations des Jeux olympiques au CIO, a expliqué la semaine passée lors d’un point presse technique avoir mis seulement 45 minutes entre sa sortie de l’avion et le départ de la navette pour son hôtel.

A la différence des Jeux de Tokyo 2020, les voyageurs n’attendent pas à l’aéroport le résultat du test PCR réalisé à leur arrivée. Ils sont transportés vers leur hôtel, où ils doivent restés en isolement dans leur chambre jusqu’au résultat.

Selon Zhang Liang, le directeur du centre d’arrivée et de départ du comité d’organisation, les nombreuses épreuves pré-olympiques qui ont eu lieu sur les sites de compétition entre octobre et décembre 2021 ont contribué à rôder les procédures. « Nous avons pu recueillir, intégrer et analyser les informations sur les arrivées et les départs de plus de 4.000 participants aux test-events, a-t-il expliqué à l’agence Xinhua. Ces compétitions nous ont permis de tester les procédures d’accueil, les formalités d’entrée dans le pays et les transports depuis l’aéroport vers les lieux d’hébergement. Nous sommes prêts pour les Jeux olympiques. »

Le département du comité d’organisation dédié à la gestion des arrivées fonctionne actuellement sans interruption, 24 heures sur 24.