— Publié le 13 janvier 2022

A Pékin, le CIO se sent dans un endroit unique au monde

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A trois semaines et quelques poignées d’heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin, le CIO a déjà pris position dans la capitale chinoise. Une première équipe venue de Lausanne, conduite par Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques, a posé ses malles en milieu de semaine passée. Ses membres n’en font pas mystère, jusqu’à verser dans le superlatif : la première impression est « extrêmement positive » et les sites « exceptionnels« .

Pierre Ducrey, le directeur des opérations des Jeux olympiques au CIO, l’a expliqué lors d’un point presse technique organisé en mode virtuel depuis Pékin, mercredi 12 janvier : un millier d’accrédités sont déjà entrés dans la bulle depuis sa mise en service, le 4 janvier dernier. Jusqu’ici, tout va bien. Et même, allez, un peu mieux que bien.

« La bulle est très sûre, a détaillé Pierre Ducrey. C’est un endroit qui est difficile à comparer à n’importe quel autre lieu dans le monde à l’heure actuelle, car nous avons une population entièrement vaccinée, ayant même souvent reçu un booster du vaccin, qui est testée quotidiennement et vit dans une boucle fermée. Je peux dire que nous sommes dans un endroit extrêmement sûr. Nous sommes très protégés, puisqu’il n’existe aucun contact entre les gens vivant dans la bulle et le monde extérieur. »

A la différence des Jeux de Tokyo l’été dernier, où la vaccination était recommandée sans être obligatoire, les autorités chinoises ont imposé un parcours vaccinal complet pour entrer dans le pays. « Une autre différence entre les deux événements est la fréquence des tests, a expliqué Pierre Ducrey. A Tokyo, ils étaient quotidiens pour les athlètes et certaines autres catégories de personnes, mais pas pour tout le monde. A Pékin, tous les participants seront testés à un rythme quotidien. »

Reste une question : les conditions de séjour des accrédités contrôlés positifs, voire des cas contact. Pierre Ducrey l’a répété en insistant : les cas contact ne seront pas soumis à une période de quarantaine. « Mais ils devront se déplacer et manger à l’écart des autres« , a-t-il précisé.

Pour les éventuels cas positifs, notamment parmi les athlètes (ils étaient 33 touchés par le virus aux Jeux de Tokyo 2020), les organisateurs chinois ont prévu un protocole moins contraignant que prévu. Pierre Durcey explique : « Avec trois jours consécutifs sans symptômes et deux tests quotidiens consécutifs affichant un résultat négatif, il sera possible d’être libéré« . A la différence des Jeux de Tokyo, un athlète qui serait contrôlé positif à Pékin ne devrait donc pas forcément renoncer à disputer sa compétition.

Autre avancée : les conditions d’isolement. A Tokyo, l’été dernier, plusieurs compétiteurs positifs au coronavirus ont décrit sur les réseaux sociaux un séjour en quarantaine cauchemardesque, enfermés sans possibilité de sortir dans des chambres étroites, où les fenêtres étaient verrouillées.

A Pékin, les installations prévues pour l’isolement des personnes testées positives répondront à « un certain nombre d’exigences, dont certaines sont détaillées dans les playbooks. » Pierre Ducrey évoque pour les malades asymptomatiques un standard 3 ou 4 étoiles, avec des chambres d’une certaine taille, une salle de fitness accessible, le wifi, des repas variés et un personnel médical à demeure.

Mais à un peu plus de trois semaines de l’ouverture, la question du public reste toujours sans réponse. Pierre Ducrey l’a reconnu mercredi 12 janvier : la présence du public sur les sites de compétition est actuellement l’objet de « conversations » au sein du comité d’organisation. Mais le CIO assure ne disposer, à ce jour, d’aucune information quant à l’issue du débat.

A l’évidence, les Chinois reculent sans cesse le moment où il leur faudra annoncer que les Jeux de Pékin se dérouleront, comme ceux de Tokyo, devant des tribunes vides. Mais la décision semble inéluctable. Difficile, en effet, d’imaginer la Chine avoir mis en place la bulle la plus hermétique de l’histoire, sans le moindre contact avec l’extérieur, pour laisser finalement les spectateurs pousser la porte des sites et assister aux épreuves.