Candidatures

Montréal et Toronto, le nouveau pari olympique du Canada

— Publié le 3 février 2021

Leurs derniers projets n’ont même pas vu la ligne de départ, mais les Canadiens continuent à rêver aux Jeux olympiques. Et même, surprise, aux Jeux d’été. Le comité national olympique (COC) travaille depuis quelques mois à une éventuelle candidature. Elle réunirait deux villes-hôtes, Montréal et Toronto. Elle viserait la prochaine décennie.

L’information est révélée par La Presse. Le quotidien québécois cite six sources qui, toutes, confirment l’existence du projet.

En tête de liste, le directeur général du COC, David Shoemaker. « Le Comité olympique canadien croit à la valeur de l’accueil de Jeux olympiques et paralympiques et nous avons été ouverts à propos de notre désir de ramener les Jeux au Canada dès les années 2030, reconnait-il dans une note écrite envoyée à La Presse. Cependant, aucune date particulière n’a été ciblée. De par son héritage olympique, la Ville de Montréal est un interlocuteur naturel de toute future conversation d’accueil, et l’idée d’une candidature conjointe Montréal-Toronto offre de véritables attraits en surface. »

Précision : Montréal et Toronto sont distantes d’environ 550 km, soit moins de 6 heures de trajet par l’autoroute 401.

Quarante-cinq ans après les Jeux de Montréal en 1976, le Canada se remet donc à rêver. La date reste floue,  entre 2032 et 2036, mais l’intention est réelle. Surtout, le projet avance.

Dick Pound, le doyen des membres du CIO, a confirmé lui aussi que l’idée était en « discussion tant à Montréal qu’à Toronto. »

La Presse rapporte que le COC a consulté plusieurs « personnalités sportives et politiques influentes » au cours des derniers mois. Elles auraient été une soixantaine à répondre aux sollicitations du comité olympique. Les retours auraient été assez positifs pour continuer à plancher sur le dossier.

Walter Sieber, l’ancien vice-président du COC, membre de la commission du programme olympique du CIO, croit à la pertinence d’un projet porté par deux villes dans deux états différents, le Québec et l’Ontario. « Cela rentre parfaitement dans la philosophie du CIO, qui est prêt actuellement à ce que les Jeux puissent avoir lieu dans plus d’une ville », assure-t-il.

Même son de cloche chez Dick Pound, lui aussi convaincu des chances d’une candidature commune de Montréal et Toronto. « Selon les nouveaux règlements, il n’y aurait vraiment pas besoin de constructions importantes, à part quelques mises à niveau, a-t-il expliqué à La Presse. Cela pourrait être très bon. »

Pas question, pour autant de brûler les étapes. David Shoemaker insiste : les discussions sont encore « très préliminaires et s’attardent aux concepts. » La priorité, pour le mouvement olympique canadien, reste la préparation des Jeux de Tokyo et Pékin.

À la Ville de Montréal, le cabinet de la mairesse, Valérie Plante, n’a pas encore été informé officiellement de la démarche du COC. Mais un porte-parole a assuré ne pas être surpris d’un tel projet, l’idée d’une candidature aux Jeux d’été circulant depuis l’automne 2019.

Reste une question d’importance : la date. La prochaine édition des Jeux d’été à attribuer concerne l’année 2032. Selon plusieurs sources, les chances du Canada ne seraient pas les plus solides, quatre ans seulement après les Jeux de Los Angeles 2028, face à la concurrence possible de l’Australie, l’Inde, l’Indonésie, le Qatar, l’Allemagne ou même la Hongrie.

Montréal et Toronto pourraient plutôt se concentrer sur une candidature aux Jeux d’été en 2036. Soixante ans après Montréal 1976, mais aussi dix ans après le Mondial de football aux Etats-Unis, Canada et Mexique, les Canadiens constitueraient à coup sûr des postulants solides.