— Publié le 29 juin 2020

Face au racisme, la NBA ouvre une nouvelle brèche

Institutions Focus

La pression s’accentue sur le CIO dans le débat sur la liberté d’expression des athlètes. Après la FIFA, un autre mastodonte du mouvement sportif serait prêt à assouplir ses règles. Et même, allez, à ouvrir une nouvelle brèche.

Selon le site américain de la chaîne ESPN, les joueurs de NBA pourraient être autorisés à porter dès cette saison des maillots floqués de slogans soutenant le combat contre le racisme et la justice sociale. Ils remplaceraient leur nom au dos de leur tunique de match. Une révolution.

L’information est digne de foi, puisqu’elle émane de l’un des leaders du mouvement, par ailleurs président de l’Association des joueurs de NBA (NBPA). Chris Paul, le meneur du Thunder d’Oklahoma City, la confié dimanche 28 juin : les discussions sont en bonne voie avec la ligue nord-américaine sur cette initiative. Elles pourraient aboutir à temps pour la reprise de la saison, prévue le 30 juillet à Orlando.

Selon Chris Paul, les maillots pourraient porter des messages tels que « Black Lives Matter » ou « I Can’t Breathe », deux des cris de ralliement de la mobilisation contre le racisme née de la mort de George Floyd le mois dernier à Minneapolis.

Le joueur a expliqué à ESPN : « Nous essayons simplement de continuer à faire la lumière sur les sujets de justice sociale dont tout le monde continue de parler jour après jour au sein de la ligue. J’entends beaucoup de gens prétendre que les questions de racisme et de justice sociale seront un peu oubliées lorsque nous reprendront le jeu. Avec ces maillots, elles ne disparaîtront pas. »

Toujours selon Chris Paul, l’ouverture acceptée par la NBA ne concernerait pas seulement le racisme et l’équité sociale. Les joueurs pourraient également en profiter pour afficher sur leur maillot tout autre message à caractère humanitaire. Mais l’initiative resterait personnelle et ne serait en aucun cas obligatoire.

« La raison pour laquelle je me suis engagé dans ce combat, et que je suis aujourd’hui aussi motivé par cette initiative, est qu’elle donne une voix aux sans-voix, poursuit Chris Paul. Elle peut aussi permettre aux joueurs de mettre en lumière une cause dont ils se sentent proches. Les joueurs avec qui j’en ai parlé de vive voix se sont tous montrés très enthousiastes. »

Aux Etats-Unis, le mouvement antiracisme gagne désormais presque tous les terrains sportifs. La commission des athlètes du comité olympique et paralympique américain (USOPC) a interpellé le CIO et l’IPC, via un courrier où elle demande l’abandon de la règle 50 de la Charte olympique sur l’interdiction d’exprimer une opinion d’ordre politique, racial ou religieux pendant les Jeux.

En football, les joueuses de deux équipes de la ligue professionnelle nord-américaine (NWSL), les Thorns de Portland et le Courage de Caroline du Nord, ont posé un genou au sol pendant l’hymne américain, samedi 27 juin, en ouverture de la Challenge Cup.

Elles ont expliqué leur geste dans un communiqué publié en début de rencontre : « Nous avons posé un genou au sol pour protester contre l’injustice raciale, la brutalité policière et le racisme systématique contre les Noirs et les personnes de couleur en Amérique. »