Candidatures

Pour les JO d’hiver, le CIO pioche dans la boîte à idées

— Publié le 18 octobre 2017

Le CIO aurait-il enfin appris la communication? Deux jours après le non de la population du Tyrol à une candidature aux Jeux d’hiver 2026, l’organisation olympique a présenté son « nouveau » processus de sélection de la future ville-hôte. Trop tard pour sauver Innsbruck 2026, certes, mais assez tôt pour préserver l’avenir.

Le processus en question n’a rien de nouveau. La session du CIO l’a adopté à la mi-septembre à Lima, au Pérou. Il a même été publié dès le début du mois d’octobre sur son site Internet. FrancsJeux en avait alors expliqué les principes et le calendrier. Mais, conscient de l’urgence de la situation, le CIO en a remis une couche mardi 17 octobre, via un communiqué envoyé au médias.

Rien de neuf, donc. Mais le CIO, officiellement « déçu » de l’abandon du projet autrichien, tente de rassurer les villes potentiellement candidates aux Jeux d’hiver, et au-delà leurs habitants, dans l’éventualité toujours périlleuse d’un référendum.

Principale innovation: le processus de candidature se décline désormais en deux phases. La première est baptisée « Dialogue ». Elle vient de débuter. Elle durera jusqu’au mois d’octobre 2018. Comme son nom le suggère, elle est censée offrir aux villes intéressées l’opportunité de discuter de leur projet avec les experts du CIO. Une phase présentée comme très informelle, sans engagement de la part des villes. Précision: la discussion est gratuite.

Le CIO a déjà annoncé avoir débuté les échanges avec Sion, Calgary, Stockholm et Innsbruck. Dans le cas de la capitale du Tyrol, les notes prises par les uns et les autres peuvent finir au panier.

Au terme de cet échauffement, la session du CIO en octobre 2018 à Buenos Aires, en marge des Jeux de la Jeunesse, invitera officiellement plusieurs villes à revenir en deuxième semaine, à savoir en phase dite de « Candidature ».

En octobre prochain, les « survivants » pourront alors vraiment entrer en campagne. Mais ils devront faire vite. La campagne de candidature sera réduite à 11 mois, pas un de plus, jusqu’au vote des membres du CIO, prévu en septembre 2019 à la session de Milan. Agenda 2020 oblige, les postulants devront surveiller leurs dépenses. Le nombre de présentations officielles des candidatures sera réduit à seulement deux exercices. Pour chacun d’eux, les équipes en lice auront droit à un contingent restreint de personnes accréditées.

Les villes candidates devront déposer leur dossier au plus tard le 11 janvier 2019.

Reste une inconnue, mais elle est de taille: le CIO se résoudra-t-il à ressortir pour l’hiver sa formule d’un double vote, tentée avec succès pour les Jeux d’été en 2024 et 2028? A ce jour, la réponse est plutôt négative. Il est encore trop tôt pour en faire un scénario crédible. Mais la position du comité olympique américain, intéressé par « 2030 voire 2026 en cas de double vote », suggère que la porte pourrait s’ouvrir.

Richard Peterkin, le représentant de Sainte-Lucie au CIO, jamais en retard d’une critique sur l’immobilisme de l’organisation, a écrit sur son compte Twitter: « Une double attribution est possible si deux candidatures fortes subsistent. En ces temps difficiles, cela a marché une fois et pourrait fonctionner encore. » Deux candidatures fortes, le CIO ne dirait pas non.