Candidatures

A Lima, Paris 2024 pourra se passer de Macron

— Publié le 8 août 2017

Logique et prévisible. Emmanuel Macron, le chef de l’Etat français, ne se rendra pas à Lima, le 13 septembre 2017, pour la session du CIO où seront attribués à Paris et Los Angeles les Jeux d’été en 2024 et 2028. L’information, révélée par le Parisien, n’a pas été encore été confirmée par Paris 2024 ou par l’Elysée. Mais elle s’inscrit dans le cours normal des choses.

La présence d’Emmanuel Macron dans la capitale péruvienne avait été annoncée comme certaine, au mois de mai dernier, peu de temps après son élection à la présidence de la République. Puis elle avait été enveloppée de conditionnel après la décision du CIO d’un double vote 2024-2028 lors de sa prochaine session. Avec le choix de Los Angeles de se retirer de la course aux Jeux de 2024 pour déposer une candidature à l’édition 2028, la messe est dite et tout suspense écarté. L’équipe française n’a plus besoin du chef de l’Etat pour son opération de séduction. Inutile pour lui, donc, de s’offrir un long voyage au Pérou en pleine rentrée sociale, une période où ses priorités seront ailleurs.

Emmanuel Macron ne se rendra pas à la session du CIO à Lima, mais il ne pourra pas lui être reproché de ne pas avoir mouillé sa chemise pour la candidature de Paris. Par deux fois, depuis son élection, le plus jeune président français de la Vème République a pesé de tout son poids en faveur de l’équipe de Paris 2024. Mardi 16 mai, deux jours seulement après son investiture, il a reçu pour un petit-déjeuner à l’Elysée la commission d’évaluation au grand complet. Une réunion jugée très importante, à défaut d’être réellement cruciale. « Nous avons été très honorés », avait sobrement commenté Patrick Baumann, le président de la commission d’évaluation, en s’exprimant au nom de ses 11 collègues.

Un peu moins d’un mois plus tard, Emmanuel Macron a fait l’aller-retour vers Lausanne pour la session extraordinaire du CIO. Il a rencontré Thomas Bach, puis livré un discours lors de la présentation des deux villes candidates devant les membres de l’organisation olympique, le 12 juillet. Encore une fois, sa présence n’a sans doute pas été décisive dans un processus déjà écrit, mais elle a donné du poids à la promesse d’un engagement sans faille de l’Etat derrière le projet olympique et paralympique.

A Lima, la délégation française n’aura pas besoin du chef de l’Etat pour se donner des airs victorieux. La journée du 13 septembre, dédiée à l’attribution des Jeux en 2024 et 2028, s’annonce comme une formalité. Les deux villes en lice devraient se plier au rite de la présentation, histoire de respecter la tradition, de distraire les votants et de donner un peu de grain à moudre aux centaines de journalistes annoncés à la session. Mais  l’essentiel aura été fait avant le jour J.

Pas question, pour autant, de snober l’événement. L’équipe de Paris 2024 sera conduite par Anne Hidalgo, la maire de Paris, Laura Flessel, la ministre des Sports, Tony Estanguet et Bernard Lapasset, les deux présidents de la candidature, Denis Masseglia, le président du CNOSF.

Au total, elle devrait compter nettement plus d’une centaine de personnes, dont les dirigeants des 16 partenaires et 4 fournisseurs de la candidature, mais également le ban et l’arrière-ban du sport français. Une agence événementielle, le groupe MCI France, a été mandatée par l’équipe de Paris 2024 pour organiser la logistique et la mise en musique de « l’expérience Lima 2017 ». Même sans Emmanuel Macron, elle s’annonce grandiose.