— Publié le 29 septembre 2015

Le squash, éternel oublié de l’olympisme

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Encore raté. Candidat à l’entrée dans le programme des Jeux d’été en 2020, le squash a été recalé, lundi 28 septembre, par le comité de sélection mis en place par les organisateurs des JO de Tokyo. Les Japonais lui ont préféré le baseball et softball, le surf, l’escalade, le skateboard et le karaté. Le squash est resté à la porte, comme le bowling et le wushu.

Pour sa fédération internationale, la WSF, le coup est rude. Terrible, même. Retenue parmi les huit finalistes, elle se croyait en bonne position pour être « recommandée » à la session du CIO du mois d’août prochain. Une confiance d’autant plus légitime que le squash apparaissait dans cette liste comme l’unique sport de raquette. Un argument qui n’a pas été suffisant pour convaincre le panel de décideurs japonais.

Le squash n’en est pas à sa première campagne olympique. La discipline figurait parmi les trois retenues dans la « short-list » proposée à la session du CIO du mois de septembre 2013 à Buenos Aires. A l’époque, le CIO devait décider qui, entre la lutte, le baseball/softball et le squash, se verrait offrir une place aux Jeux de 2020. Ses membres avaient choisi la lutte, pourtant écartée quelques mois plus tôt.

Le squash s’était vu offrir une seconde chance. Une nouvelle fois, la porte des Jeux s’est refermée juste avant son passage. Rageant. Les raisons? Difficile de répondre. Pour expliquer leurs choix, les Japonais ont mis en avant tout à la fois la popularité des sports au Japon (baseball/softball, karaté) et leur attrait auprès d’un public jeune (escalade, surf, skateboard). Le squash ne répond à aucun de ces deux critères. Mais il est pratiqué dans 185 nations dans le monde, et ses grandes compétitions bénéficient aujourd’hui d’une couverture télévisuelle dans une centaine de pays.

L’annonce de la décision des organisateurs des Jeux de Tokyo a été reçue dans la communauté du squash comme un coup de massue. Narayana Ramachandran, le président de la WSF, n’a pas tardé à réagir. « Je ne crois pas que nous ayons pu faire plus pour transmettre tout à la fois au CIO et à Tokyo 2020 notre message quant à l’apport que le squash aurait pu représenter pour les Jeux, a-t-il expliqué dès lundi après-midi dans un communiqué. Je suis effondré. Et je sais que je parle aussi au nom des millions de joueurs que recense notre sport. »

Même réaction chez les meilleurs joueurs du monde. « Je n’ai pas de mots pour décrire ma déception », a écrit le numéro 1 mondial, l’Egyptien Mohamed Elshorbagy, sur son compte Twitter. « Bien joué, le CIO… Encore une grande décision », a lâché la Britannique Alison Waters, numéro 4 mondiale, oubliant que la décision en question n’était pas le fait du CIO, mais du comité d’organisation des Jeux de Tokyo. « Quelle plaisanterie! C’est tellement déprimant… Le squash est tellement un meilleur sport que les cinq retenus », a suggéré le numéro 2 égyptien, Marwan Elshorbagy.

Pas question, pourtant, de baisser les bras. Narayana Ramachandran refuse de se laisser abattre. « Cette décision ne signifie pas la fin du squash, a écrit le président de la WSF dans son communiqué. Notre sport continue de se développer, semaine après semaine, au plus haut niveau et dans une pratique de loisir. Nous allons encore nous renforcer, en continuant à viser une participation prochaine aux Jeux olympiques. »

Selon les nouvelles règles du CIO, incluses dans l’Agenda 2020, un sport peut être intégré au programme olympique à la demande des organisateurs, mais il peut aussi n’y faire qu’une seule apparition. Le squash pourra donc à nouveau tenter sa chance pour les JO de 2024. Reste à savoir laquelle des villes candidates, entre Budapest, Hambourg, Los Angeles, Paris et Rome, serait la plus favorable à le proposer au CIO.