— Publié le 13 juillet 2015

« Le bowling peut servir les Jeux olympiques »

Événements Focus

Le bowling peut-il rêver d’un avenir olympique? A l’annonce par les organisateurs japonais de sa présence parmi les huit sports en course pour une place dans le programme des Jeux de 2020, beaucoup ont pu en douter. FrancsJeux n’y a pas fait exception, suggérant en toutes lettres que la discipline avait une allure d’intrus au milieu du baseball/softball, de l’escalade, du karaté, du roller, du squash, du surf et du wushu. A la vérité, le bowling pourrait bien en surprendre encore quelques-uns. Ses chances existent. Lars Haue-Pedersen, le directeur général de TSE Consulting, l’a expliqué à FrancsJeux. Cette agence spécialisée dans le sport, basée à Lausanne, accompagne la Fédération internationale de bowling dans sa stratégie de développement.

FrancsJeux: La présence du bowling parmi les huit sports encore en course pour une place aux Jeux de Tokyo en 2020 constitue-t-elle une surprise?

Lars Haue-Pedersen: Oui et non. D’un point de vue très européen, voir le bowling retenu dans la short-list des sports pour les Jeux de 2020 peut étonner. Pour certains pays, il s’agit plus d’un loisir que d’une véritable discipline sportive. Mais le bowling s’avère un sport de compétition très populaire en Amérique du Nord, en Asie et au Moyen-Orient. Il existe même aux Etats-Unis une ligue professionnelle. Au Moyen-Orient, il constitue l’une des disciplines sportives les plus pratiquées par le public féminin.

Peut-il pour autant entrer dans le programme olympique aux Jeux de 2020?

La décision revient d’abord aux organisateurs des Jeux, puis en dernier recours aux membres du CIO. Mais une chose est sûre: le bowling peut servir les Jeux. La nature même de ce sport le rend accessible. Il permet d’établir un lien fort, une sorte de connexion, entre le public et les Jeux olympiques. A la différence d’autres disciplines, où un écart considérable existe entre les performances des champions et ce qu’il est possible de réaliser par un individu moyen, le bowling peut sembler abordable. Les gens peuvent se dire, en voyant une compétition à la télévision, qu’ils vont essayer de s’y mettre à leur tour le lendemain ou le prochain week-end.

Quelles seront les prochaines étapes du processus de sélection des candidats aux Jeux de 2020?

La Fédération internationale (World Bowling) doit être auditionnée, comme les autres sports retenus, les 7 et 8 août 2015 à Tokyo par le comité de sélection. Puis les Japonais prendront leur décision au mois de septembre. Il n’est écrit nulle part le nombre de disciplines qu’ils proposeront au CIO, mais on peut penser qu’ils en prendront entre 2 et 4. Il reviendra enfin au CIO d’entériner ce choix, lors de la session organisée en 2016 en marge des Jeux de Rio.

Un sondage réalisé à la fin du mois de juin au Japon a placé le bowling en tête des choix des internautes pour les nouveaux sports olympiques. Comment interprétez-vous ses résultats?

Ce sondage démontre, je crois, une réaction assez logique du grand public. Quand les gens répondent à un sondage en ligne, devant leur ordinateur, leur réflexe est de voter pour ce qu’ils connaissent. Au Japon comme ailleurs, les gens connaissent le bowling. Mais être choisi par les organisateurs des Jeux de 2020 sera une autre affaire. Je ne sais pas ce que le comité de sélection va décider, mais nous sommes déjà très heureux de nous retrouver parmi les huit derniers sports retenus. Les championnats du monde de bowling sont organisés au cours de ce mois de juillet à Tokyo, un événement qui devrait constituer une excellente opportunité de promotion pour la discipline.

Quel rôle votre agence, TSE Consulting, joue-t-elle dans cette candidature olympique?

Nous accompagnons la Fédération internationale de bowling depuis 3 ans. Nous l’avons aidée à s’organiser, à se développer et à mettre en place une stratégie internationale. L’an passé, par exemple, elle a choisi de changer de nom, pour s’appeler désormais World Bowling, et de se doter d’un nouveau logo. Elle a également décidé de déménager son siège, depuis le Texas vers Lausanne, afin d’être plus proche du mouvement olympique. Nous avons aussi contribué à développer la pratique du bowling féminin dans les pays du Golfe. Les prochains championnats du monde féminins se dérouleront en décembre 2015 à Abu Dhabi. Mais il faut souligner, je crois, que l’entrée dans le programme olympique n’était pas l’objectif majeur et prioritaire. Devenir sport olympique est plus une conséquence, une suite logique, d’une nouvelle organisation. A un moment donné, ces dernières années, a été posée la question d’essayer d’entrer aux Jeux. La World Bowling l’a soumise au vote de ses dirigeants. La réponse a été positive.