— Publié le 10 juillet 2015

Montréal, ville olympique pour l’éternité

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L’histoire s’est répétée, jeudi 9 juillet, pour le Canada, pour la ville de Montréal et pour… Thomas Bach. Presque quarante ans après les Jeux de 1976, les anneaux olympiques ont brillé dans le ciel de la ville canadienne. Et le président du CIO a retenu ses larmes au moment de retourner sur les lieux de sa médaille d’or, décrochée avec l’équipe d’Allemagne de fleuret.

L’occasion? L’inauguration du nouveau siège du Comité olympique canadien (COC), membre de l’AFCNO, une vaste Maison olympique située au coeur de la ville. Marcel Aubut, son président, voulait en faire un événement à sa mesure, immense et spectaculaire. Il n’a déçu personne. Près de 300 athlètes, canadiens pour la plupart, ont fait le déplacement. Parmi les plus reconnaissables, la Roumaine Nadia Comaneci, star incontestée des JO en 1976, l’Américain Greg Louganis, médaillé en 1976 en plongeon à l’âge de 16 ans, l’Allemande Katarina Witt.

Maître de cérémonie, Marcel Aubut n’a pas fait l’économie d’un très solennel discours. « On réalise un rêve qu’on caressait depuis plusieurs années. le COC a maintenant sa maison, bravo ! » s’est-il emballé, avant de recevoir des mains de Thomas Bach une distinction récompensant son engagement dans le mouvement olympique.

En fin de journée, les anneaux ont été illuminés sur le toit de l’immeuble du comité olympique. « Pour l’éternité », glisse Marcel Aubut. Un privilège que la ville de Montréal est désormais la seule au monde à partager avec Lausanne, siège du CIO et capitale de l’olympisme. Joli coup. « Vous serez l’exemple de plusieurs autres villes qui obtiendront ce privilège, mais vous aurez été les premiers », a suggéré Thomas Bach. Avant de poursuivre: « Recevoir les Jeux ne débute pas à la cérémonie d’ouverture, pour se terminer à la clôture. Les JO laissent un héritage durable à la ville et à ses habitants. Pour moi, il est particulièrement émouvant que Montréal soit la première à profiter de ce privilège. »

Pour le président du CIO, cette journée du 9 juillet a rapidement pris l’allure d’une plongée dans le passé. L’Allemand n’était plus retourné sur les terres de son triomphe olympique. A Montréal, Marcel Aubut et le COC ne lui ont épargné aucune émotion.

Les deux présidents, celui du COC et son homologue du CIO, ne se sont pas quittés (notre photo). Ils ont déjeuné en compagnie du maire, Denis Coderre, dans un salon de l’Hôtel de ville, avant de visiter le siège de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Surtout, Thomas Bach a été conduit à l’Université de Montréal, le site des épreuves d’escrime aux Jeux de 1976. Il y a reçu un doctorat honorifique, toujours très apprécié, dans un décor que les Canadiens ont su recréer à l’identique à celui des Jeux, avec un tapis de compétition et un podium. « J’ai peine à croire que c’est arrivé ici il y a presque 40 ans, a-t-il avoué d’une voix pleine d’émotion. Le temps a passé si vite. Mais je suis comblé d’y revenir ».

Thomas Bach doit rejoindre Toronto, ce vendredi, pour l’ouverture des Jeux Panaméricains. Une ville qu’il aimerait beaucoup, dit-on, voir se lancer dans la course aux Jeux d’été en 2024. A Montréal, les Jeux de 1976 ont laissé une ardoise que les autorités ont mis plusieurs décennies à effacer. Mais leurs anneaux y sont posés pour toujours.