— Publié le 25 juin 2015

A Bakou, la gymnastique a planché sur son avenir

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La gymnastique a joué une carte maîtresse pour son avenir, la semaine passée aux Jeux Européens de Bakou. Pour la première fois dans une épreuve internationale, ses différentes disciplines se sont partagées, en alternance, le terrain de compétition. Pour la première fois également à un tel niveau, les gymnastiques artistique, rythmique, acrobatique et aérobic ont été réunies. Un nouveau format imaginé par Georges Guelzec, le président de l’Union européenne de gymnastique (UEG). A l’heure du bilan, il a répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux: Quelle analyse faites-vous de cette première expérience d’un format de compétition où les disciplines se partagent le programme et le site de compétition?

Georges Guelzec: L’expérience a été très positive. Nous avons organisé à Bakou une réunion des représentants des nations présentes. Ils ont pu s’exprimer. Le bilan est favorable. On ne s’ennuie plus. Bien sûr, certaines choses sont à changer. Il faut affiner le concept. Mais, de l’avis général, l’alternance des différentes disciplines au cours d’une même session va dans le bon sens. Cette formule donne une plus grande ouverture aux directeurs des différents comités sportifs de l’UEG. A Bakou, les Espagnols sont venus me voir, avant même la fin des épreuves, pour me dire qu’ils n’avaient encore jamais eu l’occasion de voir, au niveau national, de la gym acrobatique et aérobic.

Comment l’idée est-elle perçue au niveau mondial?

Nous le saurons bientôt, car la Fédération internationale (FIG) avait envoyé à Bakou un représentant de sa commission des athlètes. Il a discuté avec les compétiteurs, il a recueilli des avis. Son retour devrait être positif.

Pour la gymnastique, les Jeux Européens de Bakou constituaient-ils une étape historique?

Ils constituaient un passage très important dans la construction de la gym de demain et d’après-demain. Pour la première fois, nous avons mis nos idées en pratique.

Le nouveau format de compétition testé à Bakou, au niveau européen, peut-il être prochainement étendu à l’ensemble du monde?

Dans un premier temps, cette formule restera européenne. Pour la suite, tout dépendra du prochain président de la FIG. Comme vous le savez, je suis candidat à la succession de Bruno Grandi à la tête de la Fédération internationale. Si je suis élu, je prendrai d’abord le temps de discuter avec les autres continents. Mais, dans le cas d’un avis favorable, ce nouveau format de compétition pourrait être mis en place au cours de l’olympiade 2024-2028.

Patrick Hickey, le président de l’Association des comités olympiques européens (EOC), souhaite que les prochaines éditions des Jeux Européens accueillent les champions d’Europe des différents sports du programme. Etes-vous favorable à cette évolution?

Il n’est pas facile de répondre aujourd’hui de façon catégorique. Nous devons en parler au sein de l’UEG et tenir compte de tous les paramètres. La télévision, notamment. Nous avons un contrat avec l’UER, il prévoit un certain nombre de championnats d’Europe au cours de l’olympiade. Nous ne pouvons pas l’ignorer et décider d’organiser ces championnats dans le cadre des Jeux Européens. Par ailleurs, la FIG met actuellement en place le système de qualification pour les Jeux de Tokyo en 2020. Nous devrons en ternir compte pour avant de nous prononcer sur le format de la gym aux Jeux Européens en 2019.

Comment se présente l’élection à la présidence de la FIG, prévue l’an prochain?

A ce jour, je suis le seul candidat officiellement déclaré. Le Japonais Morinari Watanabe devrait se joindre à la course. Je sais qu’il y travaille. Mais tout peut arriver jusqu’au mois de mai 2016, date limite pour le dépôt des candidatures.

Bruno Grandi, l’actuel président, portera-t-il son choix sur l’un des candidats?

Non, il ne souhaite pas s’engager. Je crois que c’est très bien ainsi.

Marius Vizer, l’ancien président de SportAccord, a récemment proposé au CIO que les présidents des fédérations internationales des sports olympiques soient tous membres du CIO. Qu’en pensez-vous?

Pour les fédérations nationales, le plus important n’est pas le CIO, mais leur propre fédération internationale, son président, sa politique sportive et médiatique. Je ne suis pas sûr qu’il soit forcément important que les présidents de FI soient tous membres du CIO. En revanche, il serait bon de prévoir au moins une réunion par an avec le CIO.