— Publié le 24 juin 2015

La Guinée Bissau tire des plans sur son avenir

Institutions Focus

Après le Rwanda, un autre pays d’Afrique francophone est résolu à prendre en mains sa destinée olympique. Le comité national olympique de Guinée Bissau (COGB), l’un des nouveaux membres de l’AFCNO (Association francophone de comités nationaux olympiques), a mis en place un plan stratégique. Il est le résultat d’une démarche longue et méthodique, entamée au cours de l’année 2013. Un patient processus qui a connu un sérieux coup d’accélérateur au début de ce mois de juin 2015.

A l’initiative du COGB et de son président, Sergio Mané, un séminaire de restitution et de validation du plan stratégique s’est tenu dans la capitale, Bissau. Une journée entière de débats et d’échanges marquée par la présence, en plus des représentants du mouvement sportif, de l’Etat et du secteur privé, de plusieurs athlètes dont Augusto Midana, récent champion d’Afrique de lutte.

Au coeur des réflexions, un document d’une trentaine de pages, le plan stratégique, dont la coordination technique a été confiée à la société Jappo Sports Consulting, dirigée par le Sénégalais Diamil Faye. Le résultat de deux années de travail.

La Guinée Bissau vient de connaître une alternance politique qui, après plusieurs années d’instabilité, tend à redonner confiance au pays et à ses différentes institutions. Le COGB a voulu profiter de ce climat de relance économique et politique, associé à la nouvelle donne du mouvement olympique international symbolisée par l’Agenda 2020, pour entamer sa modernisation. Son plan stratégique, le premier du genre en Guinée Bissau, ambitionne de renforcer les relations entre le COGB et les fédérations sportives du pays, pour ensuite déboucher sur une relation de partenariat tripartite Etat-COGB-secteur privé. Il vise également à développer les infrastructures, augmenter le nombre de compétitions nationales, positionner les athlètes sur la scène internationale et attirer des événements internationaux en Guinée Bissau.

Six axes stratégiques ont été retenus sur la période 2015-2018 :

  • Mettre en place une administration structurée et efficiente
  • Placer le marketing et la communication au centre du développement du COGB
  • Nouer des partenariats solides et rentables
  • Faire des infrastructures la locomotive du développement du sport dans le pays
  • Coordonner et accompagner le développement sportif
  • Créer des événements nationaux durables et attirer des manifestations internationales.

Sergio Mané, le président du COGB, ne s’en cache pas: la réussite du projet passe par l’adhésion de tous les acteurs. « Le comité national olympique ne pourrait porter cet ambitieux projet tout seul, dit-il. Je lance donc un appel à toutes les parties prenantes nationales – Etat, médias, athlètes, fédérations nationales, partenaires privés – et internationales telles que la Solidarité olympique et l’ACNOA, pour soutenir cette initiative majeure. Avec leur aide et leur soutien, ce plan peut nous apporter les résultats escomptés. »

Même son de cloche chez Diamil Faye, le patron de Jappo Sports Consulting: « La Guinée Bissau regorge de talents et la médaille d’or que le pays a remporté aux championnats d’Afrique de lutte en est une excellente illustration. Le gouvernement et les partenaires commerciaux que nous avons rencontrés se sont montrés enthousiastes. Il appartient maintenant au COGB de se structurer et de continuer à faire des efforts pour être en phase avec les règles de bonne gouvernance. Une démarche indispensable pour gagner la confiance des bailleurs de fonds et obtenir les moyens humains et matériels pour stimuler ses athlètes. » Le train est lancé. Il a belle allure.