Candidatures

Entre Almaty et Pékin, l’heure du rapport de forces

— Publié le 1 juin 2015

On l’attendait pour le début du mois de juin. Il est à l’heure. Le rapport de la commission d’évaluation du CIO pour les Jeux d’hiver de 2022 a été publié, ce lundi 1er juin, en milieu de matinée. Tout beau, tout frais. Et, forcément, un peu particulier car il est le premier du genre depuis l’adoption en décembre dernier de l’Agenda 2020 par l’Assemblée générale du CIO. Il est également le premier depuis des lustres à compter seulement deux villes candidates, Pékin et Almaty.

Inutile d’y chercher un scoop, et encore moins un quelconque classement. Le CIO n’a pas pour habitude de s’essayer au jeu des pronostics. Le rapport, épais de plus de 140 pages, détaille à l’infini la vision des deux candidats asiatiques, avant de mettre en avant les forces et les faiblesses de chacun. A ce jeu, Almaty et Pékin se révèlent assez proches, tout en étant très différentes.

Aux yeux de la commission d’évaluation, la vision d’Almaty est « ancrée dans le désir d’accélérer les réformes économiques et sociales, de tirer profit de l’héritage du pays en matière de sports d’hiver et de mettre en valeur les aspects positifs d’Almaty et du Kazakhstan. Cette vision s’inscrit dans la stratégie Kazakhstan 2050. Le concept d’Almaty vise à laisser un héritage dans trois domaines : sports et activité physique, sites et infrastructure, et croissance économique. »

En clair, Almaty 2022 présente l’avantage d’un dispositif olympique compact, avec un village des athlètes unique. La ville respire les sports d’hiver et ne semble pas courir le risque d’un manque d’enneigement. Les Jeux transformeraient sa région. Le dossier colle d’assez près à l’Agenda 2020, avec des équipements existants ou temporaires. Mais, points faibles, plusieurs questions environnementales ne sont pas encore tout à fait réglées. Surtout, il existe aux yeux du CIO certaines zones d’ombre pour la partie budgétaire. Le CIO pointe notamment les risques d’une baisse du prix du pétrole ou d’une faiblesse de la monnaie kazakhe sur le marché des changes.

Pour Pékin, la vision des Jeux « a pour ambition de faire des sports d’hiver une activité ordinaire de la population afin, à terme, d’améliorer la forme physique et la santé en général. Pékin 2022 propose un concept régional qui vise à développer un marché des sports d’hiver au profit de plus de 300 millions de personnes vivant dans le nord de la Chine. Cette vision est parfaitement conforme aux stratégies et priorités de croissance économique du pays. »

Le CIO met en avant, parmi les forces du dossier chinois, un soutien sans faille des autorités politiques et de la population. Il donne également une bonne note aux Chinois sur la question du respect de l’Agenda 2020, une partie non négligeable des équipements ayant été construits pour les Jeux d’été en 2008. Au rayon des points faibles, la qualité de l’air, le risque d’un manque de neige sur les sites de compétition, certains doutes sur les aspects environnementaux, liés notamment à la nécessité de fabriquer de la neige artificielle, l’obligation de déplacer des populations pour construire sites et village, et enfin un risque d’engorgement du trafic routier au moment des Jeux.

Les membres du CIO auront l’occasion d’étudier le rapport avant la séance d’information sur les villes candidates 2022, laquelle se tiendra les 9 et 10 juin à Lausanne. Au cours de cette réunion, les villes candidates pourront présenter leur projet aux membres du CIO ainsi qu’aux présidents et secrétaires généraux des Fédérations internationales des sports olympiques d’hiver, et répondre à leurs questions. Pour la première fois, la commission d’évaluation présentera un rapport lors de la séance d’information et répondra à toutes les questions des membres du CIO.

Veuillez cliquer ici pour télécharger le rapport. (version basse résolution du rapport)