Candidatures

A Auckland, Thomas Bach ouvre la porte aux petits

— Publié le 5 mai 2015

Mais à quoi joue Thomas Bach? En tournée en Océanie, le président du CIO évoque les prochains Jeux à chacune de ses étapes. Et il tente de convaincre les pays visités de se lancer dans l’aventure. Il l’a fait une première fois à Sydney, la semaine passée, insistant auprès des dirigeants et médias australiens sur les chances sérieuses que pourrait avoir une candidature de Brisbane aux Jeux d’été en 2028. Puis il a repris le même discours ce mardi 5 mai, à Auckland, à propos de la Nouvelle-Zélande. En Australie, ses propos n’ont surpris personne. En Nouvelle-Zélande, ils ont laissé perplexe.

Accueilli à Auckland par une cérémonie traditionnelle maori, Thomas Bach a suggéré, devant un parterre de journalistes et de dirigeants sportifs, que la Nouvelle-Zélande devrait un jour prochain se porter candidate aux Jeux d’été. « Les Jeux olympiques sont universels et nous devrions maintenant ouvrir les portes et les fenêtres », afin de permettre à des pays plus petits de les organiser, a expliqué le président du CIO. Avant de poursuivre: « L’Agenda 2020 permet aujourd’hui d’ouvrir la porte à d’autres pays que les nations traditionnelles des Jeux. Nous ne pouvons plus réserver les Jeux à seulement une vingtaine de grandes nations dans le monde. »

Puis Thomas Bach a invité très formellement la Nouvelle-Zélande à réfléchir sérieusement à un projet olympique, à moyen ou long terme. « Nous apprécierions beaucoup que votre pays considère la question », a-t-il insisté, expliquant par le détail que la nouvelle phase dite d’invitation du processus de candidature, mise en place dans le cadre de l’Agenda 2020, pourrait permettre au comité olympique néo-zélandais de proposer ses idées au CIO et de recevoir, en retour, quelques suggestions afin de présenter un dossier fiable et pertinent.

Sur le papier, le discours de Thomas Bach peut surprendre. Difficile, en effet, d’imaginer la Nouvelle-Zélande et ses 4,5 millions d’habitants se lancer dans un tel projet. Le pays n’en possède ni les moyens ni les infrastructures. Il n’en a peut-être même pas envie. John Key, le Premier ministre néo-zélandais, l’a exprimé sans nuance: « Nous pourrions peut-être envisager, un jour, nous associer avec l’Australie pour une candidature commune. Mais nous lancer seuls dans un tel projet serait hors de proportion. »

A l’évidence, le message de Thomas Bach ne s’adresse pas seulement aux Néo-Zélandais. Il parle à la terre entière. Depuis l’adoption en décembre dernier de l’Agenda 2020, le président du CIO a entrepris de vendre l’idéal olympique un peu partout sur la planète. Avec une idée fixe: casser les codes en vigueur dans le mouvement olympique et convaincre des pays de taille moyenne, voire réduite, de se lancer dans la course aux Jeux.

Crédible? Difficile de répondre aujourd’hui. Mais la prochaine session du CIO, prévue du 31 juillet au 3 août 2015 à Kuala Lumpur, apportera un élément de réponse. Les membres de l’institution olympique seront invités à choisir entre Almaty, au Kazakhstan, et Pékin, en Chine, la ville-hôte des Jeux d’hiver en 2022. En votant pour le dossier chinois, ils auront du mal à convaincre le mouvement sportif international que les Jeux ne sont plus réservés, comme le prétend Thomas Bach, à une vingtaine de nations dans le monde. En optant pour l’option du Kazakhstan, ils ouvriront la porte.