— Publié le 19 juin 2014

Poutine au Brésil, tsar malgré lui

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Vladimir Poutine n’est pas encore au Brésil. Le président russe n’est pas annoncé à Rio de Janeiro avant le dimanche 13 juillet 2014, jour de la finale du Mondial de football au stade Maracana. Mais son nom revient déjà régulièrement dans les conversations. Au point d’en éclipser certains présents.

Officiellement, Vladimir Poutine doit assister à la finale du Mondial. Il en sera l’un des invités de marque. Et l’une des personnalités les plus occupées de la journée. Il y portera une double casquette, olympique et footballistique. Un œil vers le CIO, un autre vers la FIFA. Pas simple, mais il en faut plus pour perturber le dirigeant russe.

Côté olympique, Vladimir Poutine doit remettre symboliquement le drapeau blanc frappé des cinq anneaux au maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes. Une cérémonie traditionnelle de transmission de l’emblème olympique dont on ignore encore avec précision le cadre et le décorum. Elle pourrait se tenir dans la loge VIP du stade Maracana, en marge de la finale du Mondial. Ou, autre option envisagée, dans la Maison de Russie construite à Rio pour la promotion du pays et de ses événements sportifs.

Côté football, le président russe doit rencontrer Dilma Rousseff, la présidente du Brésil, pour une autre forme de transmission de témoin, d’un Mondial à l’autre, du Brésil 2014 à la Russie 2018. Encore une fois, la rencontre est symbolique et le geste purement formel.

Surtout, Vladimir Poutine va profiter de son voyage au Brésil pour se poser en champion de l’organisation et de la ponctualité. Face au maire de Rio de Janeiro, miné par les retards dans les travaux et les critiques des institutions sportives internationales, il pourra bomber le torse pour avoir dressé à Sotchi, l’hiver dernier, le décor sans accroc visible de Jeux olympiques salués comme les plus réussis de l’histoire. Face à Dilma Rousseff, il pourra se vanter de préparer un Mondial de football 2018 où le mot retard pourrait ne jamais être prononcé.

Vladimir Poutine et son ministre des Sports, Vitaly Mutko, l’ont détaillé très récemment dans un document publié sur le site du Kremlin : le Mondial 2018 de football en Russie est déjà sur les bons rails. La Russie doit y présenter 12 stades, répartis dans 11 villes. Cinq d’entre eux sont déjà presque terminés. Elle doit également préparer 113 sites d’entraînement et 64 lieux de résidence. « Ils seront prêts nettement avant la date limite », a promis le ministre.

Autre dossier : la mise en place d’un programme de développement du football en Russie. La Fédération russe veut profiter du Mondial 2018 pour booster la pratique et muscler son offre en équipements et en infrastructures. Elle a présenté dernièrement un vaste « plan 2020 », dont la priorité consiste à doter le pays de milliers de terrains neufs, éclairés et parfois chauffés. Coût total de l’opération : 6,9 milliards de dollars, soit environ 5 milliards d’euros. Pas donné, aurait suggéré Poutine. Mais il a dépensé dix fois plus pour les Jeux de Sotchi.