— Publié le 13 mars 2020

En Grèce, le CIO allume la flamme et prie le ciel

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L’histoire se répète. Mais elle n’emprunte pas les mêmes mots. Pour la première fois depuis 1984, la flamme olympique a été allumée sur le site antique d’Olympie, Grèce, sans un seul spectateur pour en être témoin.

Pour les Jeux de Los Angeles en 1984, les organisateurs grecs avaient réduit la taille de la cérémonie en signe de protestation face une commercialisation de l’événement olympique peu à leur goût. Les temps ont changé. A Olympie, jeudi 12 mars, le relais de la flamme a débuté devant une petite centaine d’invités pour éviter les risques de propagation du coronavirus.

Au premier rang des convives, Thomas Bach. Le président du CIO a prononcé quelques mots. « Nous sommes particulièrement reconnaissants que vous ayez rendu possible la cérémonie d’aujourd’hui, même dans des circonstances difficiles, a insisté le dirigeant allemand. Cela démontre une fois de plus notre engagement pour la réussite des Jeux olympiques de Tokyo 2020. Dix-neuf semaines avant la cérémonie d’ouverture, nous sommes soutenus dans cet engagement par les efforts et les mesures des autorités et des organisations sportives, dans le monde entier, pour contenir la propagation du coronavirus. »

Moins directement concerné par les prochaines semaines, l’hôte de la cérémonie, Spyros Capralos, n’a pas résisté à l’envie d’évoquer les dieux grecs. « Espérons que les prières à Apollon, qui apportent le soleil et la flamme pour Tokyo, procureront aussi la force pour dépasser les défis mondiaux actuels et les transformer en passion et réussite pour les Jeux », a osé le président du comité olympique grec. Prions, en effet.

Pour le reste, il restera de cette cérémonie une impression peu surprenante de décalage. Au moment où le monde entier taille sans retenue dans les calendriers sportifs, pour en retirer à peu près tout sauf les kermesses de village et les épreuves de fléchettes, la championne olympique grecque de tir, Anna Korakaki, s’est drapée dans une longue robe de prêtresse. Elle est devenue la première femme à lancer le relais de la flamme olympique depuis ses origines, avant les Jeux de Berlin en 1936.

Anna Korakaki a ensuite transmis la flamme au champion olympique japonais du marathon en 2004, Mizuki Noguchi. Athènes 2004, Tokyo 2020, à coup sûr deux des éditions olympiques ayant connu le plus d’obstacles et de défis à relever au cours des sept années de préparation.

La suite s’annonce plus incertaine. La flamme olympique doit rester huit jours en Grèce, où son relais est censé traverser 31 villes et 15 sites archéologiques, dont Kalamata, l’île de Kastelorizo, la Crète et Thessalonique. Au total, un périple de 3.200 kilomètres.

Mais la Grèce n’est pas épargnée par l’épidémie de coronavirus. Elle compte une centaine de cas et a enregistré jeudi matin son premier décès, dans un hôpital de Patras.

Le flambeau doit boucler son parcours grec dans le stade panathénaïque d’Athènes, le 19 mars. Il s’envolera alors pour Tokyo, où le relais de la flamme doit débuter le 26 mars au J-Village National Training Center, dans la préfecture de Fukushima.

Les Japonais ont multiplié les mesures sanitaires et de sécurité pour maintenir un parcours très menacé. A ce jour, il est toujours censé emprunter son tracé initial.