— Publié le 12 décembre 2019

Pour le surf, Paris 2024 s’offre une vague tahitienne

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Les Jeux de Paris 2024 devront-ils changer de nom ? Le comité d’organisation n’en a jamais fait mystère : il aspire à en faire les Jeux de la France. La France au sens le plus large du terme.

Le conseil d’administration du COJO a validé, jeudi 12 décembre, le choix de la Polynésie française comme site des épreuves de surf, l’un des quatre sports additionnels aux Jeux de Paris 2024. La compétition olympique se déroulera à Tahiti, sur la mythique vague de Teahupoo, à 15.000 kilomètres de la capitale.

Le dossier présenté par Tahiti a devancé une concurrence pourtant solide, composée de Biarritz, Lacanau/Bordeaux, la Torche, et un trio landais formé de Capbreton, Seignosse et Hossegor. Il restera aux organisateurs à obtenir le feu vert de la session du CIO, le 8 janvier prochain à Lausanne, en marge des Jeux de la Jeunesse d’hiver 2020. A priori, une simple formalité.

Avec ce choix, tout sauf anecdotique, Paris a franchi une nouvelle étape « dans la dimension spectaculaire de son projet », pour reprendre les termes de son communiqué. Un choix présenté comme sportif et environnemental.

La vague de Teahupoo offre « des conditions sportives optimales et sélectives, telles qu’attendues à un niveau olympique », explique Paris 2024. La régularité et la qualité de cette vague de Teahupoo, à cette période de l’année, au milieu de la saison de haute houle à Tahiti, devrait garantir la tenue de la compétition olympique sur une semaine.

Le COJO s’est basé sur une étude de Météo France selon laquelle Tahiti aurait 75 % de chances d’avoir, à l’époque des Jeux, la vague optimale recommandée par la Fédération internationale de surf (ISA), haute de 1,50 m à 2,50 m. Ailleurs, en métropole, les autres dossiers ne pouvaient pas en dire autant, avec parfois moins de 20 % de chances de proposer les mêmes conditions.

Les 48 surfeurs qualifiés pourront donc être rapatriés à Paris avant la fin des Jeux, pour vivre la deuxième semaine dans le village olympique. Ils pourront aussi participer à la cérémonie de clôture.

Paris 2024 insiste : Tahiti permet en outre « d’engager un nouveau territoire, d’associer – pour la première fois dans l’histoire des Jeux – les Outre-mer et leurs populations, et de faire la démonstration de la richesse, de la diversité de la France et de sa culture, par-delà de son territoire métropolitain. »

Le coût ? A en croire le COJO, il serait sensiblement équivalent à celui d’une épreuve organisée en métropole.

Imparable ? A l’évidence. Mais le choix de Tahiti affiche malgré tout quelques zones d’ombre. La configuration très particulière du site, avec la présence d’une barrière de corail au large de la plage, pourrait réduire à seulement 1500 personnes le nombre de spectateurs pour les compétitions. Ils auraient été dix fois plus nombreux à Biarritz.

Par ailleurs, le temps et le coût du voyage vers la Polynésie n’inciteront pas les médias accrédités aux Jeux à s’offrir un aller-retour pour couvrir sur place les épreuves olympiques.

Autre décision, validée ce jeudi par le conseil d’administration : la création d’un nouveau « cluster », à la Concorde, au pied des Champs-Elysées. Il n’était pas prévu dans le dossier de candidature, mais il pourra accueillir tout ou partie des disciplines dites urbaines : escalade, basket 3 x 3, BMX freestyle, breakdance et skateboard.

Comme pour le surf, le projet sera soumis à la validation de la session du CIO, en janvier prochain à Lausanne. Une formalité, là aussi. Un tel regroupement étant censé réduire les coûts, l’organisation olympique devrait l’accepter sans l’ombre d’un doute.

Une fois cette étape passée, le COJO entamera les discussions avec les fédérations internationales concernées. Objectif : regrouper à la Concorde le plus grand nombre possible de disciplines. Les diffuseurs vont adorer.