— Publié le 19 septembre 2019

Pour les Jeux de Paris 2024, l’UCI mise sur la mixité

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La mixité devient tendance dans le mouvement olympique. Sous l’impulsion du CIO, qui l’a installée en bonne place parmi les résolutions de l’Agenda 2020, les fédérations internationales suivent le mouvement. Avec entrain pour certaines, en traînant les pieds pour les autres.

L’Union cycliste internationale se range dans la première  catégorie. Elle pourrait même bientôt mener l’allure. Selon l’agence Reuters, l’UCI envisage très sérieusement de proposer un contre-la-montre par équipes mixtes aux Jeux de Paris en 2024.

L’épreuve a été testée cette année aux championnats d’Europe, disputés au début du mois d’août à Alkmaar, aux Pays-Bas. Les Néerlandais l’ont emporté, devant les Allemands et les Italiens. Elle est également inscrite au programme des Mondiaux sur route 2019, qui débutent dimanche 22 septembre dans le Yorkshire. Les équipes nationales seront composées de trois hommes et trois femmes.

« L’UCI aimerait voir comment ce format évoluera au cours de la prochaine période olympique, a confié à Reuters un porte-parole de l’organisation internationale, présidée par le Français David Lappartient. Nous serions disposés à collaborer avec le CIO pour introduire cette épreuve innovante dans le programme de cyclisme sur route aux Jeux olympiques. Cela cadrerait parfaitement avec notre objectif de parité complète des sexes aux Jeux de Paris 2024. Nous souhaitons que les hommes et les femmes bénéficient d’un nombre égal de quotas, d’événements et de médailles. »

Aux Mondiaux 2019, la semaine prochaine en Grande-Bretagne, le contre-la-montre par équipes mixtes remplacera dans le programme l’épreuve masculine organisée depuis sept ans. Les formations seront composées de six coureurs, trois hommes et trois femmes. Les hommes s’élanceront les premiers, les femmes suivront. Le temps final sera arrêté au passage sur la ligne d’arrivée de la deuxième concurrente féminine. Primoz Roglic, le récent vainqueur de la Vuelta, est annoncé dans l’équipe slovène.

Interrogé par Reuters, l’entraîneur de la formation britannique, Andy Pink, s’attend à une furieuse bataille pour le titre mondial. « Le parcours de 14 km est très vallonné, la stratégie va jouer un rôle décisif, explique-t-il. Je trouve cette initiative formidable. Elle peut constituer une excellente vitrine pour le cyclisme sur route féminin. Le public devrait adorer. »

Sur le principe, l’UCI n’a rien inventé. L’Union internationale de triathlon (ITU) organise des Mondiaux de relais mixtes depuis 2009. L’IAAF a introduit des épreuves mixtes aux Mondiaux de relais. En natation, le relais mixte 4×100 m 4 nages a fait ses débuts aux Mondiaux de Kazan en 2015. L’épreuve est inscrite au programme des Jeux de Tokyo 2020. Selon l’ancienne nageuse britannique Rebecca Adlington, double championne olympique aux Jeux de Pékin en 2008 (400 et 800 m), elle serait même devenue « l’une des épreuves les plus excitantes du programme. »

Mais l’UCI semble déterminée à aller encore un peu plus loin. Elle évoque déjà une entrée de la discipline aux Jeux de Paris 2024. Surtout, son contre-la-montre par équipes mixtes ne se rajoute pas au programme, il a radicalement rayé de l’affiche l’épreuve traditionnelle masculine. Une première. La révolution est en marche.