— Publié le 26 juillet 2019

A Tokyo, le test sur le transport reste loin des attentes

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John Coates ne s’y trompe pas. Le dirigeant australien, président de la commission de coordination du CIO pour les Jeux de Tokyo 2020, pointe sans lassitude les deux derniers points noirs encore présents sur le tableau des prochains JO d’été. La chaleur. Et le transport.

Pour la chaleur, les organisateurs japonais prient le ciel que les températures ne grimpent pas aussi haut, l’an prochain pendant la période des Jeux (24 juillet au 9 août), qu’elle l’ont fait l’an passé. Au Japon, personne n’a oublié les dégâts du dernier été. La canicule a provoqué le décès de plus de 12 personnes. Pour le mois de juillet, la moyenne des températures a dépassé les 30 degrés, une première depuis 20 ans.

A une année des Jeux, le comité d’organisation profite du déroulement cette semaine de plusieurs épreuves préolympiques pour tester dans les conditions réelles son plan anti-chaleur. Au beach-volley, notamment, où la température a atteint 31,7° jeudi 25 juillet. Parmi les mesures étudiées, l’installation de vaporisateurs de vapeur d’eau à l’entrée du site, l’aménagement d’aires de repos ombragées et climatisées, la distribution d’eau et de sacs de glace aux athlètes et spectateurs. Prudent. Mais deux personnes ont dû être soignées par les services médicaux, jeudi, pendant le tournoi.

Même souci d’anticiper sur la question des transports. Selon les analyses des autorités locales, les Jeux pourraient voir jusqu’à 920.000 personnes – spectateurs et personnel olympique – emprunter les transports au plus fort de la quinzaine. Les mêmes études estiment que la fréquentation des trains devrait augmenter d’au moins 10%, celle des autoroutes de 20%, une perspective qui laisse envisager une situation proche du chaos.

Le gouvernement métropolitain et le comité d’organisation des Jeux ont mené conjointement un test grandeur nature, cette semaine, dans Tokyo et sa banlieue.

Mercredi 24 juillet, une année jour pour jour avant l’ouverture des Jeux de 2020, il a été demandé à plusieurs milliers de fonctionnaires de travailler chez eux ou de se rendre au bureau en horaires décalés. Plusieurs centaines d’entreprises privées ont adopté la même consigne. Sur les autoroutes, quatre échangeurs ont été fermés, dont l’un situé près du futur village des athlètes.

L’objectif annoncé se voulait ambitieux : une réduction du trafic proche ou égale à 30%. Mais le ministère japonais des Transports l’a reconnu ce vendredi 26 juillet : il n’a pas été atteint. Avec seulement 7% du trafic en moins, l’opération s’est révélée très décevante.

Au cours du même test, un trajet a été effectué sur une section de l’autoroute entre le village des athlètes et le futur Stade National, actuellement en construction, où se dérouleront les cérémonies et les épreuves d’athlétisme. Objectif : couvrir la distance en 20 minutes ou moins. Résultat : un temps de 24 minutes, chrono en main. Rien de catastrophique, mais l’opération a été menée un mercredi présumé normal. L’écart entre les prévisions et la réalité pourrait se révéler nettement plus important l’an prochain à pareille époque.

Une nouvelle expérience est tentée ce vendredi 26 juillet 2019. Ses résultats devraient être connus en début de semaine prochaine. En cas de nouvel échec, les autorités pourraient envisager d’imposer une taxe de 1.000 yens (environ 8 euros) sur les véhicules privés circulant sur les autoroutes pendant la période des Jeux de 2020.