Candidatures

Pour les JO d’hiver 2026, enfin l’heure d’un vrai vote

— Publié le 23 juin 2019

Stockholm/Are ou Milan/Cortina d’Ampezzo ? L’Italie ou la Suède ? Pour la première fois depuis 4 ans, les membres du CIO seront invités à voter, lundi 24 juin à Lausanne, pour l’attribution des Jeux olympiques. Un vote, un vrai. A un seul tour. Avec deux candidatures aux chances de l’emporter quasi égales.

Quatre ans plus tôt, à Kuala Lumpur, le CIO avait déjà été confronté à un choix à deux options. Pékin l’avait emporté face à Almaty. Quarante-quatre voix pour les Chinois, 40 pour les Kazakhs. Plus serré que prévu.

Cette fois, l’équation est identique, mais le tableau présente de sérieuses différences. Le vote oppose deux dossiers aux contours nettement plus larges. Le projet transalpin est portée par l’Italie du Nord. La candidature suédoise, dessinée au contours du pays (540 km séparent Stockholm et Are), s’étend jusqu’à la Lettonie, où se dérouleraient les épreuves de luge, bob et skeleton. Preuve que l’olympisme n’est plus à la portée des villes. Il se décline désormais à l’échelon national, voire multinational.

Seule certitude : les Jeux d’hiver se dérouleront en Europe et retourneront dans un pays traditionnel des sports d’hiver. En optant pour l’Italie, le CIO ramènerait les Jeux dans un pays qui les accueillis pour la dernière fois en 2006. Hier, donc, ou presque. En choisissant Stockholm/Are, il corrigerait une lacune de l’histoire : la Suède n’a jamais organisé les Jeux d’hiver.

De près comme de loin, les deux candidatures se ressemblent. Elles ont peiné l’une et l’autre à obtenir les garanties des autorités politiques de leur pays. A deux jours du vote, le CIO attendait encore celles de Stockholm/Are. Elles proposent un dispositif très éclaté, où les sites de compétition sont souvent éloignés les uns des autres. Elles affichent des budgets squelettiques.

Les sites

Milan et Cortina d’Ampezzo portent conjointement la candidature. Les deux villes sont pourtant distantes de 400 kilomètres par la route. La cérémonie d’ouverture se déroulerait au stade San Siro de Milan (80.000 places). La clôture serait organisée dans l’amphithéâtre romain de Vérone.

Une salle de hockey serait construite à Milan. Le village des athlètes serait situé dans une nouvelle résidence universitaire, dont la création est acquise indépendamment des Jeux d’hiver 2026.

Stockholm, sur la côte sud de la Suède, est distante de 540 km de la station d’Are, au nord-ouest. Un village des athlètes serait construit dans la capitale. Le projet prévoit également la construction d’une nouvelle patinoire pour le patinage de vitesse et d’un site commun pour le ski de fond et le biathlon.

Le soutien

Les Suédois ont bataillé pour convaincre les autorités municipales et nationales de les suivre dans le projet. Mais ils ont fini par rallier les forces politiques à leur candidature. Pour preuve la présence dans la délégation de Stockholm/Are, lundi à Lausanne, du Premier ministre, Stefan Löfven. Une délégation dont la princesse Victoria, elle aussi du voyage, devrait attirer tous les regards.

Au dernier pointage, le projet suédois serait soutenu par 63% de la population. Le sondage commandé au printemps dernier par le CIO révélait un taux de soutien de seulement 55%.

La candidature italienne, portée dès le premier jour par les autorités de Lombardie et de Vénétie, a longtemps été observée avec méfiance par le gouvernement. Mais le vent a tourné dans son sens. Giuseppe Conte, le Premier ministre italien, sera présent lundi 24 juin à Lausanne. Le projet italien bénéficie d’un soutien de 83% parmi la population du pays.

Le budget

Les deux rivaux se sont montrés très raisonnables. Les Italiens prévoient un budget de fonctionnement de 1,5 milliard d’euros (1,7 milliard de dollars). En face, les Suédois estiment les coûts à 13,1 milliards de couronnes (1,4 milliard de dollars). Dans les deux cas, les Jeux d’hiver en 2026 seraient financés sans faire appel aux fonds publics.

Italiens ou Suédois ? Réponse lundi 24 juin aux alentours de 18 heures.