— Publié le 27 mars 2019

Pour les JO de Paris 2024, l’haltérophilie a évité le pire

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Les haltérophiles peuvent respirer un grand coup. Sauf nouveau scénario catastrophe, ils verront les Jeux de Paris 2024. Aux premières loges, en qualité de compétiteurs.

Réunie pour trois jours à Lausanne, la commission exécutive du CIO a consacré une partie de sa première journée de réunion, mardi 26 mars, à plancher sur le cas de l’haltérophilie. Elle a ouvert en grand son épais dossier, où s’entasse une cinquantaine de cas dopage aux Jeux de Pékin 2008 et Londres, révélés après ré-analyse des échantillons.

Mais, surprise, Thomas Bach et sa garde rapprochée l’ont fait avec un regard étonnamment bienveillant. Ils auraient pu frapper fort. Ils ont préféré pardonner. Selon la version officielle, ils ont « passé en revue les mesures constructives prises au cours des 18 derniers mois par la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF) pour renforcer son programme de lutte contre le dopage. »

Citons, en vrac, un nouveau système de qualification pour les Jeux de Tokyo 2020, où le nombre de places par pays est désormais lié aux antécédents des nations en question en matière de dopage ; l’adoption de nouvelles politiques et procédures rigoureuses pour lutter contre le dopage ; la mise en œuvre de méthodes dites « novatrices » pour l’analyse des échantillons ; ou encore le protocole d’accord conclu par l’IWF avec l’Agence de contrôles internationale (ACI), qui prévoit de déléguer à cette dernière, courant 2019, les principaux volets de son programme antidopage.

L’exercice n’a pas été vain. Au terme de sa réunion, la commission exécutive du CIO a annoncé sa décision de « lever l’admission conditionnelle de l’haltérophilie au programme des Jeux de Paris 2024. » En clair, la discipline n’est plus menacée d’exclusion. Elle sera présente dans la capitale française, où le comité d’organisation a prévu d’installer ses compétitions dans la grande salle du Zénith.

Seule condition, présentée comme une formalité : l’IWF devra finaliser son accord avec l’ACI. Une fois cette étape franchie, sans doute dans les jours à venir, la décision de la commission exécutive du CIO s’appliquera avec effet immédiat. Dans le cas contraire, prévient le CIO, l’admission conditionnelle de l’haltérophilie au programme des Jeux de Paris 2024 sera maintenue et réexaminée en juin 2019.

Pour les Jeux de Tokyo 2020, l’haltérophilie a vu sa présence nettement réduite par le CIO. Elle a perdu une catégorie masculine. Son quota d’athlètes a été limité à 64. La Russie, l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, trois des poids lourds de la discipline au classement des cas de dopage, devront se contenter d’une participation très à la baisse.

Mais à la différence de la boxe, dont l’avenir olympique reste enveloppé d’un épais brouillard, y compris pour les Jeux de Tokyo, l’haltérophilie a assuré l’essentiel. Certes, la discipline n’a pas encore éradiqué la culture du dopage. Mais le CIO ne lui en demandait pas tant. Thomas Bach et les membres de la commission exécutive ont retenu les efforts de l’IWF.

L’orage est passé, donc, mais tout n’est pas gagné. La commission exécutive du CIO a expliqué vouloir « continuer de suivre avec attention, en partenariat avec l’Agence mondiale antidopage et l’ACI, la mise en œuvre de toutes les mesures et de tous les programmes décidés par le conseil exécutif de l’IWF et la communauté de l’haltérophilie afin que tous restent mobilisés en faveur d’un sport propre. »

Les haltérophiles peuvent poursuivre l’entraînement. Le pire est évité. Mais il ne leur sera plus permis le moindre écart de conduite.