Candidatures

A Cortina, la candidature italienne joue à fond l’unité

— Publié le 21 janvier 2019

Parfait timing. A cinq mois presque jour pour jour de la décision du CIO, prévue le 24 juin 2019 à Lausanne, la Coupe du Monde féminine de ski alpin a fait étape en fin de semaine passée dans la station italienne de Cortina d’Ampezzo. Une aubaine pour la candidature de Milan/Cortina aux Jeux d’hiver 2026.

Sur la neige, l’événement a été dominé par la double victoire en descente de l’Autrichienne Ramona Siebenhofer, puis par le nouveau cavalier seul de l’Américaine Mikaela Shiffrin en super-G. En coulisses, les trois journées ont été marquées par un coup d’accélérateur de la candidature italienne. Logique et attendu.

L’équipe de Milan/Cortina a tenu une conférence de presse, samedi 19 janvier. Officiellement, pour présenter son dossier, déposé huit jours plus tôt au siège du CIO à Lausanne. En guise d’effet d’annonce, une formule : « Milan et Cortina, un binôme de vainqueurs ».

Prématuré, sans doute. Mais la station italienne a étalé ses atouts sans fausse modestie. Commentaire de Federico Caner, le conseiller au Tourisme et à la Promotion de la Vénétie : « Si le CIO nous confie l’organisation des Jeux olympiques, il récompensera le projet, à la fois équilibré et ambitieux, proposé par un duo italien qui est déjà un symbole dans le monde de l’efficacité, de la beauté, des valeurs territoriales et humaines tournées vers l’international. »

Le ton est donné. Il ne devrait plus beaucoup changer au cours des mois à venir. Un moment perçu comme un choix par défaut, après le renoncement de Turin, le duo formé par Milan et Cortina d’Ampezzo joue désormais à fond la carte de l’unité. En Italie, l’exercice n’est jamais gagné d’avance. Mais l’équipe de candidature a compris que dans une course présumée aussi serrée, face à un seul adversaire, Stockholm/Are, aux atouts et aux faiblesses très comparables aux siens, le moindre faux pas pourrait se payer au prix fort.

Federico Caner insiste : « A tout cela s’ajoutent les valeurs intrinsèques de la capitale lombarde et de la station reine des Dolomites : le dynamisme, le patrimoine historique et artistique associé à la vocation de modernité et d’innovation de Milan ; l’incomparable paysage de Cortina d’Ampezzo autour de l’un des plus grands et des plus prestigieux complexes de ski au monde. »

A ce stade de la course, tout est encore possible. La campagne peine à distinguer un réel favori. Elle reste très ouverte entre deux dossiers où la réduction des coûts est élevée au rang de priorité, jusqu’à en friser l’obsession, mais où le soutien politique apparaît d’une extrême fragilité.

Le calendrier, de son côté, place la Suède devant l’Italie. La commission d’évaluation du CIO, conduite par le Roumain Octavian Morariu, se rendra à Stockholm et Are du 12 au 16 mars 2019, avant de faite étape à Milan et Cortina d’Ampezzo entre le 2 et le 6 avril.

Même ordre pour l’accueil des championnats du monde de ski alpin. La Suède recevra l’événement la première, dès le mois prochain à Are, au meilleur moment pour marquer des points précieux. L’Italie et Cortina d’Ampezzo suivront deux ans plus tard, en février 2021, trop tard pour faire la différence.

Mais Federico Caner l’a rappelé samedi dernier en conférence de presse: « Le sport en Vénétie a une grande tradition de passion et de pratique à tous les niveaux, compétitive et non. Soixante-dix ans après les Jeux historiques de Cortina en 1956, organiser l’événement en 2026 serait une reconnaissance de cette réalité. Cela représenterait aussi une occasion de rachat des montagnes vénitiennes, tourmentées par les terribles événements des derniers mois. » Une allusion aux dommages très importants causés par des vents violents et des fortes pluies, en novembre dernier, dans la région des Dolomites.