— Publié le 23 mai 2018

Paris 2024, les Jeux de l’économie sociale et solidaire

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L’équipe de Paris 2024 ne craint pas d’afficher ses ambitions. Elle se risque même souvent à les qualifier d’historiques. Ce mercredi 23 mai, Tony Estanguet, son président, prendra la route de Saint-Denis, en tout début de matinée, pour coucher sur le papier l’engagement d’organiser dans un peu plus de 6 ans « les premiers Jeux inclusifs et solidaires de l’histoire olympique et paralympique ». Pas moins.

Belle ambition. Pour l’envelopper, le COJO s’est doté d’une convention. Classique. Une façon de mettre les mots avant les actes. Elle doit être signée ce mercredi matin par le COJO Paris 2024, la Solideo (Société de livraison des équipements olympiques), la mairie de Paris, et les Canaux (la maison des économies solidaires et innovantes). Avec un invité de marque, déjà aperçu pendant la campagne de candidature entre Tony Estanguet et Anne Hidalgo: Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix, expert mondial de l’économie sociale (photo ci-dessus).

Une convention de plus? Pas vraiment. Avec cet engagement, baptisé « Impact 2024 », Paris 2024 veut favoriser les acteurs de l’économie sociale et solidaire dans la conquête des futurs marchés des Jeux. En clair, leur donner les moyens de lutter avec les mastodontes du CAC 40 pour s’offrir une part du gâteau olympique et paralympique.

Un bon millier de marchés devrait être passé, à partir de l’année 2020. En d’autres temps, les entreprises de l’économie solidaire auraient sans doute regardé passer le train en comptant les wagons, sans la moindre chance de monter à bord. Cette fois, elles pourront s’appuyer sur les textes pour s’inviter dans la place.

En première ligne, la Solideo. En vertu de la convention « Impact 2024 », elle devra veiller à ce qu’une proportion de 10 % des heures de travail sur la quarantaine de chantiers liés aux Jeux soient effectuées par des personnes en insertion. Elle devra également attribuer 25 % des marchés aux PME et aux entreprises de l’économie sociale et solidaire.

Réaliste? Sans doute. Mais la tâche s’annonce complexe. Certes, Paris recense actuellement plus de 13.000 structures se réclamant de l’économie sociale et solidaire (ESS). Mais elles manquent souvent de moyens pour lutter avec les leaders de leur secteur. Paris 2024, la Solideo, les Canaux et la mairie de Paris y ont pensé: la convention signée ce mercredi prévoit un budget de 400 000 euros destiné à la détection et la formation de ces entreprises.

En prime, une plate-forme numérique devrait être lancée dès l’été 2018. Elle permettra aux postulants de s’informer sur les marchés et leurs procédures. Et même, qui sait, de découvrir des futurs associés pour faire cause commune et mettre un pied dans la porte.