Candidatures

Avec Sapporo 2026, le Japon veut remettre le couvert

— Publié le 23 janvier 2018

L’impossible n’existe plus dans l’univers olympique. La vieille règle de l’alternance géographique a volé en éclats depuis plus d’une décennie. Tout peut désormais arriver dans une campagne pour les Jeux. Les Japonais le savent. Et ils ne craignent pas de le dire.

Exemple: Sapporo 2026. Sur le papier, la perspective d’organiser les Jeux d’hiver pour la troisième fois consécutive sur le continent asiatique, après PyeongChang 2018 et Pékin 2022, semble une vue de l’esprit. Une projet perdu d’avance, pourrait-on croire. Et pourtant.

Tsunekazu Takeda, le président du comité olympique japonais, également membre du CIO, l’a assuré en fin de semaine passée à l’AFP: « Tout est prêt ». Dans la bouche du dirigeant asiatique, petit-fils de l’empereur Meiji, la promesse a valeur de slogan de campagne. Les Japonais sont prêts. Leurs concurrents potentiels – Sion, Calgary, Stockholm, Innsbruck – en sont encore à s’interroger sur l’opportunité de se lancer dans la course ou à sonder l’opinion publique.

Tsunekazu Takeda l’explique, les Jeux à Sapporo en 2026 pourraient s’appuyer sur les équipements construits pour l’édition des JO d’hiver en 1972. « Nous n’avons pas besoin de construire de nouveaux sites« , précise-t-il. Avec le temps, les pistes de bobsleigh et de luge ont rendu l’âme, mais le projet japonais a retenu les consignes de l’Agenda 2020 du CIO. En cas de victoire, Sapporo 2026 délocaliseraient les deux disciplines, plus le skeleton, sur les sites des Jeux de Nagano 1998, à un millier de kilomètres.

A en croire le président du comité olympique japonais, la candidature de Sapporo présente toutes les garanties. Elle serait même un modèle du genre, taillée à la perfection au contexte du moment. Un budget raisonnable – environ 4 milliards de dollars -, assez facile à réduire si besoin. Un soutien politique affirmé, sur le plan local comme au niveau national. Une population enthousiaste. Un dispositif solide et pertinent, testé avec succès lors des Jeux Asiatiques d’hiver en 2017. Pas une seule nouvelle construction à faire sortir de terre.

Seul obstacle visible: un phénomène de répétition a priori peu souhaité par le CIO, après PyeongChang 2018, Tokyo 2020, Pékin 2022. Mais Tsunekazu Takeda l’a suggéré à l’AFP: « Si nous voulions accueillir d’autres Jeux d’été six ans après, personne ne serait d’accord, mais les Jeux d’hiver, c’est totalement différent. »

Les envoyés du CIO pourront très bientôt juger sur pièces de la pertinence du projet japonais. Ils se rendront à Sapporo avant le début des Jeux de PyeongChang 2018, pour rencontrer les porteurs de la candidature et découvrir les sites. Une visite d’inspection prévue dans la nouvelle phase dite de « dialogue » avec les villes potentiellement intéressées par l’accueil des Jeux. Christophe Dubi en tête, la délégation venue de Lausanne poursuivra au Japon une tournée déjà passée par Sion, Stockholm et Calgary.

En évoquant pour la première fois publiquement une candidature aux Jeux d’hiver 2026, en février dernier, les Japonais s’étaient présentés en solution alternative. Candidats au cas où, en somme. Depuis, leur projet a avancé sans un seul faux-pas. Aujourd’hui, ils se disent prêts. Ils ne reculeront plus.