— Publié le 8 novembre 2017

Paris 2024, un tremplin pour l’emploi des athlètes

Événements Focus

Après les polémiques, le temps de la concertation pour Paris 2024. En pleine transition entre le comité de candidature et le futur comité d’organisation, l’équipe parisienne est en recherche d’équilibre. Elle veut reprendre la main.

Comment ? Facile: en se tournant vers les athlètes. Tony Estanguet, le président du prochain COJO, et Jean-Philippe Gatien, le directeur des sports de la candidature, retrouveront Denis Masseglia, le président du CNOSF, ce mercredi après-midi à l’INSEP. Les trois hommes ont donné rendez-vous à une quarantaine de champions, pour la plupart très impliqués dans l’aventure olympique de la capitale. En tête de rang, le perchiste Renaud Lavillenie, l’escrimeur Brice Guyart, le nageur Fabien Gilot, la boxeuse Sarah Ourahmoune, l’athlète paralympique Marie-Amélie Le Fur.

Officiellement, une première « consultation » entre Paris 2024 et les athlètes français, présentés depuis le début de la campagne comme « le cœur et l’âme » du projet. Au-delà, un retour aux valeurs sûres, après une période post-Lima embrumée par les questions d’argent et les pressions politiques.

Jean-Philippe Gatien (photo ci-dessous, avec le pongiste Simon Gauzy) a expliqué à FrancsJeux l’enjeu de cette première réunion et la place des athlètes dans la préparation des Jeux de Paris 2024.

FrancsJeux: Pourquoi vouloir réunir les athlètes, en pleine période transition entre la candidature et la création du comité d’organisation?

Jean-Philippe Gatien: Après Lima, nous voulons remettre les athlètes au cœur du projet. Nous souhaitons leur confirmer de vive voix qu’ils ont été un atout majeur de la victoire. En 2 années et demie de campagne, environ 1200 d’entre eux ont été mobilisés, à un moment ou à un autre, sur les différents événements liés à l’aventure. Mais nous voulons aussi nous projeter dans l’avenir. Nous avons besoin de les associer à la préparation des Jeux et à la prise de décision. Cette première réunion sera l’occasion d’échanger avec eux sur leurs attentes et leurs idées pour les 6 années à venir.

Quel rôle joueront-ils au sein du futur COJO?

Nous allons créer une commission des athlètes. Elle est rendue obligatoire par le CIO. Mais Tony Estanguet souhaite aller plus loin que le cahier des charges, pour mettre en place un « Plan athlètes Paris 2024 ». Nous allons nous inspirer de l’exemple de Londres 2012, où la commission des athlètes était assez réduite, avec une douzaine de membres, dont un président, Jonathan Edwards. Mais sa fréquence de réunions était importante. A nous de trouver notre modèle, rien n’est encore décidé, mais nous voulons nous imprégner de l’état d’esprit et de la richesse des athlètes.

 

 

Certains d’entre eux n’ont pas fait mystère de leur envie de rejoindre le COJO en qualité de salariés. Les athlètes bénéficieront d’une priorité à l’embauche?

Nous allons en parler avec eux dès aujourd’hui à l’INSEP. Il est important pour nous de créer des passerelles afin de profiter des Jeux pour favoriser leur intégration professionnelle. Nous sommes ambitieux pour cette population, mais nous entrons maintenant dans une phase où il faudra livrer les Jeux en 2024. Nous allons mettre en place une plateforme de recrutement. Leurs situations seront étudiées, mais il leur faudra posséder les compétences requises.

Jérémie Azou, le champion olympique d’aviron en 2016, a récemment exprimé dans un interview un certain ressentiment à l’égard de l’équipe de candidature. Il se plaint de n’avoir eu aucun retour sur ses idées et ses commentaires à propos du site de Vaires-sur-Marne. Il se demande si les athlètes n’ont pas été utilisés seulement pour servir de vitrine et relayer les infos sur les réseaux sociaux…

J’ai eu l’occasion de parler de tout cela avec Jérémie Azou à la suite de la publication de son interview. Nous nous sommes expliqués. Le contenu de l’article a dépassé ce qu’il souhaitait exprimer. Nous l’avons sollicité très tôt, au début de la campagne, pour qu’il fasse partie du comité des athlètes. Concernant le site d’aviron de Vaires-sur-Marne, il a été en copie de tous les documents de travail. Je lui ai répété notre volonté de continuer à intégrer les athlètes à tous les niveaux de la préparation des Jeux. Jérémie vient de mettre un terme à sa carrière de rameur. Il sera plus disponible. Nous aurons besoin de lui.