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Lamine Diack, un échange de mails qui en dit long

— Publié le 23 octobre 2017

Paradoxe géométrique. Alors que l’étau se resserre autour de Lamine Dick, le périmètre de sa corruption présumée se fait désormais nettement plus large. Soupçonné d’avoir joué un rôle actif dans l’achat de voix pour l’attribution des Jeux de 2016 à Rio de Janeiro, l’ancien président de l’IAAF pourrait également être concerné par une autre affaire, plus récente de 4 ans. Elle touche aux conditions de la victoire de Tokyo dans la course aux Jeux d’été 2020.

Selon Le Monde, les enquêteurs français en charge de l’attribution des Jeux à la capitale japonaise ont en leur possession un nouvel élément. Un échange de mails entre Lamine Diack et son fils, Papa Massata Diack, actuellement recherché par Interpol dans le cadre d’une affaire de corruption.

Les faits. Le 7 septembre 2013, le CIO est réuni en session à Buenos Aires. Au menu du jour, le vote pour l’attribution des Jeux d’été en 2020. Trois villes sont en lice: Istanbul, Madrid et Tokyo. Selon un document révélé par Le Monde, Lamine Diack aurait reçu de son fiston le message électronique suivant: « Information de ton collègue africain, il paraît que cheikh Ahmad est en train de tout faire pour amener les Africains à voter Madrid !!!! Il faut que l’on verrouille pendant la pause. »

Le mail serait signé : Massata. Lamine Diack, qui présidait encore l’IAAF et était toujours membre de plein droit du CIO, répond : « Nous pouvons en parler après la session. » Précision: cité dans le mail, cheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah est l’actuel président de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO). Il passait à l’époque pour l’un des membres les plus influents du CIO, capable de faire basculer un vote d’un côté ou d’autre. Une position moins vraie aujourd’hui. Il était absent lors de la dernière session du CIO, au mois de septembre à Lima.

Pour les enquêteurs, aucun doute possible: l’auteur du mail est bien Papa Massata Diack. Déjà mis en examen dans l’enquête sur l’IAAF pour « corruption active et passive » et « blanchiment aggravé », Lamine Diack est désormais placé sous le statut de témoin assisté dans cette seconde affaire. Une nouvelle charge qui intervient au moment où ses soutiens au Sénégal ont lancé une pétition afin d’obtenir qu’il puisse retourner dans son pays pendant le temps de l’enquête. Pas gagné.