Candidatures

« Le CIO veut entendre un message sportif »

— Publié le 2 juin 2015

La candidature de Paris pour les Jeux d’été en 2024 n’est pas encore officielle, mais elle n’est un secret pour personne. Tout juste ignore-t-on encore la date choisie par les porteurs du projet pour en faire l’annonce en grandes pompes. Cette étape ne revêt pas une réelle importance, au regard de la longueur de la campagne et de sa complexité. Mais elle est l’objet d’un débat parmi les acteurs du dossier. FrancsJeux a interrogé Guy Drut, l’un des deux membres français du CIO, sur cette épineuse question.

FrancsJeux: Où en est-on aujourd’hui de l’annonce officielle de la candidature de Paris aux Jeux d’été en 2024?

Guy Drut: J’ai fait une proposition à Denis Masseglia, le président du CNOSF: profiter de l’assemblée générale de l’Association française des olympiens, que je préside, pour officialiser la candidature. Elle doit se tenir le 23 juin, la journée olympique, au siège du CNOSF à Paris. Une telle date aurait le mérite de placer le projet de Paris 2024 dans un cadre olympique. Il faudrait inviter les deux signataires de la candidature, Denis Masseglia et Anne Hidalgo, la maire de Paris. Une annonce faite dans un tel contexte, le 23 juin, constituerait un message fort à l’adresse du CIO. Ses membres y seraient sensibles. Et, ne l’oublions pas, c’est avant tout aux membres du CIO que nous voulons parler.

Qu’est devenue cette proposition?

Je ne sais pas.

Il se raconte que les pouvoirs publics auraient une autre idée et pencheraient pour une annonce le 14 juillet, jour de la Fête nationale…

Je sais. Mais un tel projet nous ferait retomber dans nos travers passés. L’arrogance, notamment. Il ne faut pas se tromper de message et de candidature. Paris 2024 doit être un projet sportif et non pas politique. Rien n’empêchera ensuite les hommes politiques d’évoquer la candidature le jour du 14 juillet. Au contraire, ils renforceraient ainsi le message.

Le choix de la date de l’annonce officielle est l’objet d’un débat. Mais est-ce vraiment important?

Non. Les autres villes candidates se sont souvent contentées d’un communiqué. A Paris, la question intéresse beaucoup ceux qui veulent participer à cette annonce… Il est aujourd’hui admis par tout le monde, parmi les acteurs du dossier, que la candidature de Paris doit être portée par les sportifs. Le moment est venu de le prouver.

Qu’en pense le CIO?

Pour le CIO, les trois personnes importantes restent les deux membres français de l’institution, Tony Estanguet et moi-même, et le président du CNOSF, Denis Masseglia.

L’équipe de Paris 2024 suggère depuis plusieurs mois que la session du CIO à Kuala Lumpur, à la fin du mois de juillet prochain, constituera une étape très importante dans la campagne de candidature. Vous partagez cet avis?

Bien sûr. A partir de maintenant, toutes les étapes sont importantes. A Kuala Lumpur, nous aurons la chance d’avoir tous les membres du CIO. Mais cette session ne constituera qu’une étape, rien de plus. Les Jeux de Rio, l’an prochain, seront beaucoup plus décisifs.

Il a été évoqué, par la Mairie de Paris notamment, la nécessité de consulter la population sur le projet olympique. Est-ce une bonne idée?

Je ne suis pas contre une consultation. A condition, toutefois, de savoir parfaitement bien expliquer aux gens le dossier, ses enjeux et ses atouts. Et, surtout, à la condition d’organiser rapidement une telle consultation. Mais les sondages les plus importants, dans une candidature olympiques, resteront toujours ceux réalisés par le CIO.