— Publié le 6 novembre 2013

« Les champions sont de plus en plus nombreux à s’engager pour la paix »

Institutions Focus

Heureuse concordance des événements. Ce mercredi 6 novembre, Thomas Bach, le président du CIO, s’exprimera aux Nations Unies, à New York, pour appeler à une trêve Olympique pendant les Jeux de Sotchi. Le même jour débute à Monaco le Forum de Peace and Sport (6 au 8 novembre), l’organisation pour la Paix par le Sport. Son fondateur et président, le Français Joël Bouzou, a répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux: L’année 2013 a-t-elle été une bonne année pour la cause que défend votre organisation, la paix par le sport ?

Joël Bouzou : Oui. A partir de cette année, la journée du 6 avril sera désormais consacrée tous les ans dans le monde au développement du sport et de la paix. Cette réalisation, concrétisée par Jacques Rogge, l’ancien président du CIO, est le résultat de toutes les idées avancées depuis des années par Peace and Sport et par bien d’autres personnes et organisations sensibilisées à cette cause. L’année 2013 a également été marquée, pour nous, par notre premier Forum organisé au Moyen-Orient, à Dubaï. Nous y avons largement évoqué la question de la présence des femmes dans le sport. Or, parler de ce sujet depuis Dubaï a forcément plus de retentissement que le faire à Monaco, siège de notre organisation. Enfin, nous avons continué à travailler dans les pays où Peace and Sport est présent depuis plusieurs années. Je pense notamment au Kenya.

Quel est le thème dominant du Forum Peace and Sport 2013 actuellement organisé à Monaco ?

Il est marqué par les Jeux d »hiver de Sotchi, une ville où nous avons déjà organisé un Forum Peace and Sport. La question du sport adapté sera également largement soulevée et débattue. En effet, les pays où nous travaillons ont rarement les moyens d’acheter du matériel sophistiqué. Nous les aidons donc à s’équiper en recyclant des matériaux disponibles. Surtout, ce Forum 2013 doit être celui où nous appelons les gouvernements à lancer des programmes globaux de cohésion et d’intégration sociales par le sport. Une démarche qui est, je crois, sur la bonne voie. J’en veux pour preuve la présence à Monaco, pour le Forum, d’un nombre de ministres des affaires étrangères plus important que celui des ministres des sports. Il s’agit d’une première.

L’arrivée de Thomas Bach à la présidence du CIO est-elle une bonne nouvelle pour la cause de la paix par le sport?

Je connais bien Thomas Bach. Il a souvent été présent à nos côtés. Nous avons en commun l’escrime et beaucoup d’autres choses. Je sais qu’il s’inscrit parfaitement dans la logique de son prédécesseur, Jacques Rogge. Thomas Bach a toujours été marqué par la vision d’un sport qui laisserait un héritage fort dans la société.

Marie-José Pérec a disputé le Marathon de New York dans une équipe Peace and Sport, pour récolter des fonds pour Haïti. Sa présence à vos côtés démontre-t-elle un engagement plus fort des champions dans la cause pacifiste?

Oui. Les lignes ont bougé. Les champions sont de plus en plus nombreux à s’engager. L’image de l’année Peace and Sport est celle de Novak Djokovic, qui compte parmi nos Champions pour la Paix. Aujourd’hui, le sport n’est plus seulement un loisir, une activité et un spectacle. Il est plus que jamais un moyen de cohésion, voire un vecteur diplomatique. Ses enjeux ne se réduisent plus seulement à des questions de recettes ou de taxes, mais à celles d’une évolution de la société.