— Publié le 21 octobre 2013

A Sotchi, ils défendront le français

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La présence francophone aux Jeux de Sotchi ne se limitera pas aux athlètes, aux dirigeants et à l’encadrement des équipes. Six interprètes/traducteurs suisses partiront dans la ville olympique, pendant les JO d’hiver, dans le cadre d’un partenariat entre l’Organisation internationale de la francophonie, le gouvernement suisse et Sotchi 2014. L’un d’eux, Alexandre Craker, a répondu aux questions de FrancsJeux. Interview.

FrancsJeux: Pourquoi avez-vous choisi d’être traducteur volontaire aux Jeux de Sotchi ?

Alexandre Craker: Tout d’abord, pour mon amour des Jeux, qui remonte à l’enfance et qui a été nourri par des athlètes formidables comme Pirmin Zurbriggen, Vreni Schneider ou l’équipe suisse de bobsleigh. Je mentionnerais aussi une passion pour les sports d’hiver, à commencer par le hockey, le ski alpin et même le curling (!). Enfin, les magnifiques Jeux de Londres m’ont profondément inspiré et, lorsque j’ai appris que Sotchi recherchait des traducteurs-interprètes, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure.

Comment a été organisé votre séjour ?

Il est organisé en partie par le département fédéral des affaires étrangères suisse et par l’Organisation internationale de la francophonie, avec le concours de Sotchi, bien entendu. C’est une organisation plutôt complexe, mais remarquablement efficace, au vu du nombre de personnes impliquées.

Quel rôle précis allez-vous jouer auprès des organisateurs avant les Jeux ?

Nous ne jouons aucun rôle précis avant les Jeux. Nous avons pour unique tâche de nous préparer. Nous serons à Sotchi quelques jours avant l’ouverture, pour quelques jours de formation supplémentaire et pour nous familiariser avec l’environnement olympique.

Et pendant les Jeux ?

Nous ferons partie d’une équipe d’interprètes « d’appoint ». Nous accompagnerons les athlètes dans leurs déplacements et les aiderons, le cas échéant, à surmonter la barrière de la langue. Qu’il s’agisse de conférences de presse, d’entretiens entre fédérations ou de contrôles antidopage, nous serons présents pour garantir une communication efficace et transparente.

Qu’attendez-vous de ce séjour à Sotchi ?

Le plaisir des Jeux avant tout ! Je me réjouis aussi de visiter une infime partie de la Russie, un pays qui m’a toujours fasciné, et puis l’aventure humaine s’annonce formidable. J’espère aussi que cette expérience m’ouvrira les portes d’autres événements sportifs d’importance, tels que les Mondiaux de football, les Jeux olympiques d’été ou même la Coupe de l’America.

Le français vous semble-t-il menacé aux Jeux de Sotchi ?

On oublie souvent que le français est une des deux langues officielles du Comité international olympique, tant la prédominance de l’anglais est importante, et que les premiers Jeux olympiques des temps modernes furent créés par le Français Pierre de Coubertin. Alors, oui, je pense que le français est menacé, ici comme ailleurs. D’ailleurs, si l’on en croit les « snowboard », « bobsleigh » et autre « skeleton », les sports d’hiver s’anglicisent à toute vitesse ! Cela dit, les athlètes francophones seront bel et bien présents et puis, à Sotchi, ce sera surtout le russe qui sera à l’honneur.