Candidatures

Ce qu’il faut retenir de la victoire de Tokyo

— Publié le 7 septembre 2013

Jacques Rogge, le futur ex président du CIO, l’a rappelé avant d’ouvrir l’enveloppe renferment le nom de la ville hôte des Jeux de 2020: à toute compétition, il faut un seul vainqueur. La victoire du jour, à Buenos Aires, est donc revenue à Tokyo. La capitale asiatique l’a emporté facilement, virant en tête au premier tour, fatal à Madrid, puis devançant de 24 voix Istanbul (60 à 36) lors du scrutin décisif. La victoire du favori. Le succès du dossier considéré depuis toujours comme le plus sûr de la bataille.
Que faut-il retenir de cette victoire? Les prochains jours permettront peut-être d’approfondir l’analyse, avec les votes successifs pour le nouveau sport olympique, dimanche 8 septembre, puis pour la succession de Jacques Rogge à la présidence du CIO, mardi. Mais la journée de samedi, et son dénouement, dégagent certaines tendances:

– Le coeur du mouvement olympique penche désormais vers l’Asie. Les prochains Jeux olympiques de la Jeunesse se dérouleront à Nankin, en Chine, en 2014. Les Jeux d’hiver de 2018 ont été attribués à Pyeongchang, en Corée du Sud. Avec la victoire de Tokyo, le continent asiatique réalise le score parfait.

– Le CIO peut bien s’avouer préoccupé par le gigantisme des Jeux, leur coût et leur complexité, il n’est pas encore prêt à pencher vers une forme de minimalisme. L’option « low cost » proposée par Madrid, fière d’avancer que son budget était le plus réduit des trois, a fait un flop. A méditer.

– La question du dopage n’est sans doute pas encore décisive, dans la course à l’organisation des Jeux, mais elle joue certainement un grand rôle. Madrid et Istanbul ont souffert à traîner derrière eux, comme un boulet encombrant, les affaires de dopage qui ont secoué leurs sports au cours des dernières années. A l’inverse, Tokyo a pu bomber le torse en assurant qu’aucun athlète japonais n’avait jamais été contrôlé positif dans une compétition internationale.

– La victoire de Tokyo n’assure certainement pas un succès d’une ville européenne pour les Jeux de 2024, mais elle a le mérite de pas l’exclure. Paris et la France attendaient la soirée du 7 septembre avant d’avancer un pas de plus sur la voie d’une possible candidature. Leurs chances restent intactes.

– En coulisses, il se disait depuis longtemps que Madrid pourrait compter sur le soutien, l’influence et la fortune du Sheikh Ahmad, président du comité olympique du Koweït, considéré comme l’homme le plus puissant du mouvement olympique. Les résultats du vote laissent planer un doute sur l’influence réelle du personnage.