— Publié le 8 janvier 2021

Message de début d’année du président et du directeur général de l’AMA

Communiqué

Montréal, le 7 janvier 2021
Chers collègues,

Au nom de l’Agence mondiale antidopage (AMA), nous vous souhaitons, à vous et à vos proches, santé, bonheur et succès pour la nouvelle année. Nous espérons que vous avez profité de la période des Fêtes pour vous reposer et que vous débutez, comme nous, cette nouvelle année avec une énergie redoublée.

Alors que 2020 est désormais derrière nous, nous souhaitons saluer les efforts de la communauté antidopage mondiale, qui a agi de concert pour assurer l’intégrité du système antidopage dans la foulée de la pandémie de COVID-19. Au moment d’entamer l’année 2020, nous n’avions manifestement aucune idée de ce qui nous attendait. La pandémie a forcé la communauté antidopage, comme la société en général, à prendre rapidement des mesures pour atténuer les répercussions de la crise sanitaire, ce que nous avons fait en redoublant nos efforts.

Dans le cas de l’AMA, cela s’est notamment traduit par la production de directives à l’intention des sportifs et des organisations antidopage, afin de s’assurer de la poursuite des contrôles de manière structurée et sécuritaire, mais aussi de l’utilisation par les organisations antidopage des divers outils à leur disposition pour maintenir l’intégrité du système même dans un contexte de contrôles temporairement réduits. Ces outils comprennent notamment les ressources d’éducation destinées aux sportifs et aux autres parties concernées; le Passeport biologique de l’athlète, qui sert à évaluer l’évolution des profils biologiques des sportifs; les informations reçues de la part de lanceurs d’alerte, qui peuvent mener à des contrôles ciblés ou à des enquêtes; ou encore la conservation d’échantillons, qui permet d’effectuer des analyses additionnelles au fil des avancées de la science et de l’évolution des techniques de détection.

Nous entendons continuer à travailler dans cette direction avec la communauté antidopage cette année, pour veiller à ce que toute lacune dans le système soit identifiée et palliée. Nous continuerons également de tirer avantage des défis que pose la pandémie de COVID-19 pour innover davantage et renforcer encore la lutte contre le dopage. Dans cette optique, l’AMA travaille en collaboration avec différents partenaires au développement et à l’application à la lutte contre le dopage de nouvelles technologies telles que le dépistage à partir de gouttes de sang séché et l’intelligence artificielle. Cette collaboration, conjuguée à la distribution de vaccins en cours dans le monde, nous donne espoir que le mouvement antidopage aura gagné en résilience au sortir de la pandémie.

Code mondial antidopage et Standards internationaux 2021

Un autre effort important de la communauté antidopage en 2020 a été la révision, par les signataires du Code mondial antidopage (le « Code »), de leurs règles antidopage et leurs préparatifs en vue de la mise en œuvre du Code, des Standards internationaux et de la Déclaration des droits antidopage des sportifs 2021. Ces documents clés, qui ont été approuvés en novembre 2019 durant la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport au terme d’un processus de consultation de deux ans, sont entrés en vigueur le 1er janvier 2021.

En 2020, l’AMA a aidé les signataires à revoir leurs règles à la lumière du Code révisé et fourni de nombreuses ressources d’éducation et d’information dans le cadre de son Programme de soutien aux signataires pour la mise en œuvre du Code 2021, afin de permettre aux signataires d’être immédiatement opérationnels en janvier.

Nous sommes reconnaissants envers tous nos partenaires d’avoir contribué à renforcer le programme mondial antidopage. Nous sommes convaincus qu’en renforçant et en coordonnant les efforts déployés au sein de notre communauté antidopage, ce nouveau programme nous aidera à poursuivre nos progrès pour le bien des sportifs et du sport en général dans le monde.

Non-conformité de RUSADA

Nous avons une fois encore terminé l’année avec un développement majeur lié à la conformité de l’Agence antidopage de Russie (RUSADA) – la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) de déclarer RUSADA non conforme au Code pour une période de deux ans et d’imposer une série de conséquences importantes. Cette décision, qui a été rendue le 17 décembre, confirme dans une large mesure la recommandation formulée en novembre 2019 par le Comité indépendant de révision de la conformité de l’AMA, puis acceptée à l’unanimité par le Comité exécutif de l’Agence le 9 décembre 2019. Cependant, l’AMA reste déçue que cette recommandation n’ait pas entièrement été suivie. Nous nous attendons à ce que le TAS publie sous peu sa décision complète et motivée, conformément aux exigences du Standard international pour la conformité au Code des signataires (SICCS).

Dans cette affaire, il est important de rappeler que la décision du TAS portait uniquement sur la manipulation des données du laboratoire de Moscou par les autorités russes pendant leur copie à des fins d’analyse forensique par le service Renseignement et enquêtes de l’AMA en janvier 2019, dans le cadre de l’« Opération LIMS ». Cette manipulation était une violation sans équivoque des critères établis par le Comité exécutif de l’AMA au moment où RUSADA a été rétablie comme étant conforme, sous réserve de conditions strictes, en septembre 2018. La décision du TAS ne portait pas sur l’ensemble de la crise du dopage russe remontant à 2014. Ceci est un point important étant donné que le SICCS, de même qu’une série de modifications au Code liées à la conformité des signataires, est entré en vigueur le 1er avril 2018 et ne peut être appliqué rétroactivement. Avant cette date, l’AMA n’avait pas les fondements juridiques nécessaires pour faire aboutir cette affaire.

Bien que la crise du dopage en Russie ait été extrêmement déstabilisante pour les sportifs, leur entourage, l’AMA et le système antidopage, l’AMA a adapté sa stratégie en conséquence, et nous croyons fermement que l’Agence et le système mondial antidopage en sortent plus forts. En particulier, l’Agence a renforcé ses capacités de renseignement et enquêtes, y compris en lançant le programme pour les lanceurs d’alerte « Brisez le silence! », qui connaît aujourd’hui un succès important. L’AMA a aussi, notamment, développé davantage son programme de supervision de la conformité, y compris en mettant en place le SICCS, dont la valeur et la légitimité ont été confirmées par la récente décision du TAS.

Réformes de gouvernance de l’AMA

En parallèle, nous poursuivons notre vaste série de réformes de gouvernance, qui ont été approuvées par le Conseil de fondation (le « Conseil ») en novembre 2018 et mises en places selon l’échéancier convenu. Parmi les 70 recommandations de réforme formulées par un Groupe de travail sur les réformes de la gouvernance de l’AMA en novembre 2018, toutes ont maintenant été mises en œuvre dans une certaine mesure, la vaste majorité d’entre elles l’ayant été totalement. L’AMA compte ainsi désormais un président et une vice-présidente indépendants, de même qu’au moins un sportif et un représentant des organisations nationales antidopage (ONAD) au sein de chaque comité permanent (sauf pour le Comité indépendant de révision de la conformité en ce qui concerne les ONAD). Le nombre de mandats de trois ans des membres du Comité exécutif, du Conseil et des comités permanents a été limité à trois. Et un Comité des nominations est désormais en place pour s’assurer que les sièges au sein de la gouvernance de l’AMA soient occupés par des personnes adéquates sur le plan des compétences et de l’indépendance.

Ces réformes se poursuivront en 2021. Il y a quelques semaines, en décembre 2020, le Conseil a nommé deux nouveaux membres indépendants au sein du Comité exécutif. Avec l’ajout de ces deux membres, le Comité exécutif sera désormais composé de quatre membres indépendants (y compris le président et la vice-présidente), de cinq représentants des gouvernements et de cinq membres issus du Mouvement sportif, avec des sportifs actifs ou retraités dans chacune de ces catégories. De plus, en novembre 2020, le Comité exécutif a créé un nouveau Groupe de travail sur la révision des réformes de la gouvernance de l’AMA. Ce groupe sera notamment chargé d’évaluer les effets des réformes en cours et de proposer des réformes supplémentaires, y compris en entreprenant un vaste exercice de consultation des partenaires au cours des prochains mois.

Mais ce n’est pas tout. Bien que plus d’un tiers des membres actuels du Comité exécutif et du Conseil soient des sportifs ou d’anciens sportifs de niveau international, le travail continue pour renforcer la représentation des sportifs au sein de l’AMA. Des discussions sont également en cours en ce qui concerne l’introduction d’un code d’éthique de l’AMA et la formation d’un Conseil d’éthique indépendant ou d’une structure semblable.

Nous sommes déterminés à faire évoluer le modèle de gouvernance de l’Agence au fil du temps selon les bonnes pratiques.

Travailler ensemble pour un sport propre

En 2021 et au-delà, la majorité de notre travail sera guidé par notre plan stratégique 2020-2024. Ce plan, qui a pris en compte l’opinion des principaux partenaires de l’écosystème antidopage, reconnaît que l’AMA a changé de manière importante depuis quelques années, mais aussi que l’Agence doit aller plus loin pour construire davantage de ponts et unir les efforts au sein de la communauté antidopage pour protéger les sportifs et l’intégrité du sport dans le monde entier.

Guidée par ce plan stratégique centré sur les sportifs, l’AMA continuera de créer et saisir des occasions de dialoguer avec les sportifs pour renforcer encore le système antidopage. Nous continuerons de soutenir notre Comité des sportifs – présidé par le triple olympien en skeleton Ben Sandford, de Nouvelle-Zélande – dans la réalisation de son mandat, qui consiste à fournir à l’AMA des perspectives de sportifs sur toutes les questions pertinentes de la lutte contre le dopage. Le Comité des sportifs poursuivra également son travail pour proposer des réformes dans sa composition et devenir véritablement représentatif. Nous continuerons de rencontrer, individuellement ou en groupe, des sportifs de différentes disciplines, régions du monde et perspectives. Les nombreuses rencontres que nous avons tenues en 2020 avec des sportifs et des groupes de sportifs, y compris ceux siégeant au Conseil, au Comité exécutif, au Comité des sportifs et aux divers autres comités de l’AMA, ont été très constructives, et les commentaires que nous avons reçus lors de ces rencontres ont été largement en soutien du travail de l’AMA et de son nouveau plan stratégique.

Nos quelque 140 employés talentueux et motivés dans le monde continueront de communiquer et de collaborer avec tous nos partenaires et de travailler sans relâche pour protéger l’intégrité du sport. Nous continuerons de développer davantage les domaines clés de la lutte contre le dopage – de l’éducation à la science en passant par les innovations apportées à notre Système d’administration et de gestion antidopage (ADAMS), le renseignement et les enquêtes, et la supervision de la conformité. Nous continuerons de nous inspirer des meilleures contributions de notre communauté antidopage, mais aussi des succès obtenus dans d’autres domaines et secteurs d’activité.

Nous sommes déterminés à collaborer étroitement avec toutes les parties prenantes pour mieux lutter contre le dopage, à renforcer les capacités et la communauté antidopage dans le monde entier, et à obtenir le financement supplémentaire nécessaire pour renforcer encore le travail de lutte contre le dopage dans le sport. Nous sommes convaincus qu’avec le soutien de la communauté antidopage, nous réaliserons ensemble d’autres avancées en 2021 et dans les années à venir.

Nous vous remercions une fois encore de votre engagement envers le sport propre et nous vous souhaitons une bonne année, sous le signe de la santé.

Meilleures salutations,

                                   

Witold Bańka                                                       Olivier Niggli
Président                                                             Directeur général