— Publié le 6 août 2020

Yuri Ganus sous la menace d’un limogeage

Russie

Fin de parcours pour Yuri Ganus ? Probable. Le directeur de l’agence russe antidopage (RUSADA) pourrait très prochainement se voir indiquer la porte de la sortie. Le conseil de surveillance de l’agence a recommandé son limogeage, mercredi 5 août, à la suite d’un audit ayant révélé des infractions dans la gestion de l’organisation. Très critique à l’égard des autorités sportives russes depuis sa nomination en 2017 à la tête de la RUSADA, Yuri Ganus semble désormais destiné à disparaître rapidement du paysage. Il paye aujourd’hui son franc-parler et ses accusations contre le régime de Moscou, au moment où la Russie est toujours sous le coup d’une suspension du mouvement olympique pour une période de 4 ans. « Bien sûr qu’il s’agit d’une vengeancec’est une lutte, a-t-il confié à l’AFP. Ce que nous disons ne plaît pas, alors que nous nous battons pour un sport propre. » Son sort n’est pas encore tout à fait scellé. Il est toujours possible que les deux instances à l’origine de la création de la RUSADA, les comités olympique et paralympique russes, décident de le laisser en place, conscientes que son licenciement n’aiderait certainement la cause de la Russie dans son différent avec l’Agence mondiale antidopage (AMA), désormais entre les mains du Tribunal arbitral du sport (TAS). Yuri Ganus le sait. Selon lui, sa mise à l’écart pourrait entraîner « des sanctions encore plus lourdes » contre le sport russe. Mais la balance ne penche pas vraiment de son côté. Un seul des sept membres du conseil de surveillance de la RUSADA, Sergueï Khytchikov, a voté mercredi 5 août contre la recommandation de le limoger. Il l’a expliqué à l’agence TASS : « Je considère cette décision comme infondée et injuste. Je la considère aussi comme mauvaise pour RUSADA et l’antidopage russe. » Mais les six autres se sont prononcés en faveur de son licenciement. Sans surprise, l’AMA n’a pas tardé à réagir à l’annonce d’un possible limogeage du patron de l’antidopage russe. Dans un communiqué, elle s’est déclarée « extrêmement préoccupée d’apprendre cette recommandation. » L’AMA insiste : « La recommandation faite aujourd’hui soulève d’importantes questions relatives à la crédibilité du processus judiciaire dans ce dossier et les motifs derrière cette recommandation. »