— Publié le 4 octobre 2022

Une enquête édifiante

Football

Edifiant. Selon une vaste enquête indépendante menée par l’ancienne procureure générale des Etats-Unis, Sally Yates, et le cabinet d’avocats King & Spalding, le football féminin américain serait gangréné par une pratique « systémique » d’agressions et d’abus, notamment à caractère sexuel. Le phénomène toucherait tous les étages de la pyramide, depuis les catégories de jeunes au niveau local jusqu’aux rangs professionnels. Dans la ligue professionnelle (NWSL), les abus seraient « enracinés dans une culture plus profonde du football féminin, qui brouille les frontières entre coaches et joueuses« . L’enquête a été diligentée il y a un an par la présidente de la Fédération américaine de football (USSF), Cindy Parlow Cone, après une série d’accusations d’agressions sexuelles portées notamment par deux joueuses à l’encontre de l’entraîneur anglais de North Carolina Courage, Paul Riley. Plus de 200 joueuses ont été entendues. Le rapport de 172 pages décrit en détail les abus commis par des entraîneurs, la manipulation, les brimades et les représailles exercées à l’encontre de joueuses. Il révèle également que « les abus dépassent le cadre de la NWSL et semblent enracinés dans les structures de jeunes, où s’est installée une culture de la tolérance face aux violences verbales« . Le rapport pointe la responsabilité des instances et des clubs, coupables de passivité « lorsqu’ils ont été confrontés à des plaintes émises par les joueuses, preuves à l’appui« . »Ceux qui, à la NWSL et à l’USSF, étaient en mesure de rectifier le tir sont restés silencieux, explique l’enquête. Et personne au sein des clubs, de la ligue ou de la fédération n’a exigé mieux des entraîneurs. Il est maintenant temps que les instances, qui ont laissé tomber les joueuses par le passé, les écoutent et mettent en oeuvre la réforme significative qu’elles méritent. » La présidente de l’USSF, Cindy Parlow Cone, a assuré que la fédération allait « s’engager pleinement à faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir que toutes les joueuses – à tous les niveaux – disposent d’un lieu sûr et respectueux pour apprendre, grandir et être compétitives« . Parmi les premières initiatives, l’embauche d’un coordinateur à temps plein du SafeSport – une organisation indépendante spécialement mandatée pour s’attaquer au problème des violences -, la création d’une cellule de rapport d’incidents et de gestion de cas en ligne, et enfin la mise en place de vérification d’antécédents des entraîneurs, arbitres et autres employés.