— Publié le 22 octobre 2020

Une décision qui ne passe pas

Athlétisme

L’horizon s’est dégagé pour Salwa Eid Naser. La championne du monde du 400 m, sous les couleurs de Bahreïn, a été blanchie par World Athletics après la décision de l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) d’abandonner les charges contre elle, malgré quatre manquements à ses obligations de localisation. Mais la jeune athlète originaire du Nigéria peut s’attendre à un accueil très distant sur les compétitions internationales. Sa dauphine en finale du 400 m aux Mondiaux 2019 à Doha, la Bahaméenne Shaunae Miller-Uibo, n’a pas apprécié le revirement de World Athletics. Elle l’a expliqué mercredi 21 octobre par un long message sur son compte Instagram. « Je ne suis pas seulement préoccupée par le fait de voir une athlète ayant manqué quatre contrôles être blanchie, écrit-elle. Je le suis aussi par la Fédération internationale et l’Unité d’intégrité chargée de protéger notre sport. Pourquoi aucune action n’a été entreprise alors que les règlements stipulent qu’en cas de trois manquements aux obligations de localisation en douze mois, une suspension d’un à deux ans peut être prononcée ? Pourquoi une suspension provisoire n’a-t-elle pas été prononcée ? Je dis qu’il y a eu tricherie et je pense qu’on doit avoir davantage d’explications de la part de World Athletics et de l’AIU. » Moins directement concernée par l’affaire, la sauteuse en hauteur russe Mariya Lasitskene s’est exprimée elle aussi sur le cas de Salwa Eid Naser. « Il s’avère qu’il est plus rapide d’enfreindre les règles en manquant quatre contrôles antidopage et d’être blanchie, que de rester otage pendant des années pour le seul fait d’être russe », a-t-elle suggéré sur Instagram. Réaction également de Witold Banka, le président de l’Agence mondiale antidopage. « L’AMA va analyser le cas avec soin et exercera si nécessaire son droit de faire appel devant le TAS », a prévenu le dirigeant polonais.