— Publié le 14 décembre 2020

Le Sommet olympique lance un message aux Etats-Unis

CIO

Le casting était prestigieux, mais le résultat n’affiche rien de très spectaculaire. Réuni samedi 12 décembre en mode virtuel, avec Thomas Bach à Lausanne en maître de cérémonie (photo ci-dessus), le 9ème Sommet olympique du CIO a fait le tour des sujets à l’ordre du jour sans chercher à réinventer l’histoire. La déclaration finale surfe entre confiance et satisfaction, notamment sur la préparation des Jeux de Tokyo l’an prochain et de Pékin en 2022. Un thème, pourtant, s’écarte légèrement de la route en ligne droite : le dopage. Sans le citer nommément, le CIO s’inquiète de l’adoption par les Etats-Unis du Rodchenkov Act, une loi signée au début du mois par Donald Trump, qui autorise la justice américaine à poursuivre et sanctionner toute personne impliquée dans une affaire de dopage internationale, y compris hors de ses frontières. « Une coopération mondiale entre le sport et les gouvernements doit être renforcée sous les auspices de l’AMA, écrit le CIO dans son compte-rendu du Sommet olympique. Le système mondial, qui comprend l’AMA, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), les gouvernements du monde entier et les Fédérations Internationales (FI), avec la pleine participation des athlètes, ne doit pas être mis en péril par des actions unilatérales de gouvernements ou d’organisations sportives individuelles. Le Sommet a réaffirmé que la lutte contre le dopage dans le sport ne peut être crédible et fructueuse que si elle repose sur un système de règles mondialement acceptées et sur une coopération internationale sans faille. » En clair, pas question de laisser un pays chercher à s’imposer comme le gendarme de la lutte antidopage, au mépris des règles en vigueur dans le mouvement olympique. Les Etats-Unis n’ont pas été plus cités par Kirsty Coventry, la présidente de la commission des athlètes du CIO, invitée à présenter un état des lieux de la consultation lancée auprès des olympiens du monde entier sur la règle 50 de la Charte olympique. « Nous avons reçu des commentaires d’athlètes de nombreux autres CNO, tels que ceux de l’Australie, du Canada, de l’Irlande, de l’Allemagne, du Mexique et du Nigéria, pour n’en citer que quelques-uns. Bien d’autres ont également exprimé leur opinion dans le cadre d’enquêtes régionales quantitatives ou de consultations qualitatives », a expliqué l’ancienne nageuse. Pas un mot sur les Etats-Unis, dont le comité olympique et paralympique (USOC) a pourtant annoncé en fin de semaine passée qu’il ne sanctionnerait ses athlètes s’il leur prenait l’envie de protester aux Jeux de Tokyo, et enfreindre ainsi la règle 50 de la Charte olympique.